L'approvisionnement en médicaments ne sera pas impacté par la baisse des prix du pétrole, a indiqué, mardi, le directeur de la pharmacie et des équipements au niveau du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le Dr Hamou Hafedh. Le directeur de la pharmacie, qui intervenait lors de son passage à l'émission l'Invité de la rédaction de la radio nationale chaîne III, a fait état de mesures pour permettre la prise en charge des citoyens "sous toutes ses formes" et de la "consolider", avançant que le budget alloué pour l'approvisionnement en médicaments pour l'année 2015 avoisine les 100 milliards de dinars alors qu'en 2014, il était de 85 milliards de dinars. "On constate une augmentation par rapport au budget alloué pour l'approvisionnement en médicaments en 2015, et ceci est également valable pour le budget global des établissements de santé. Ceci étant dit, il y a un aspect lié à l'usage rationnel et l'utilisation du médicament qu'il faut renforcer pour consolider la disponibilité du produit par des mesures prises par le ministère de la santé", a-t-il précisé. Revenant sur la production locale, M. Hafedh a souligné la bonne réaction des opérateurs privés notamment qui "ont répondu positivement aux mesures du gouvernement", afin de faire fléchir la facture d'importation du médicament, précisant que la production nationale qui a été multiplié par 3 ces cinq dernières années équivaut un milliard d'euro actuellement. Il a également relevé que la mesure imposant aux importateurs la production a permis de faire passer des molécules importées à la production et de faire chuter le conditionnement des médicaments ces 5 dernières années, constatée au premier semestre en 2014. Concernant ces opérateurs, le directeur de la pharmacie a noté l'existence de "48 importateurs qui sont aussi producteurs, 75 unités de fabrication opérationnelles et 101 projets d'investissements enregistrés ces 4 dernières années", ajoutant toutefois, qu'il y a des améliorations à faire pour combiner toutes ces actions et fructifier ces investissements afin d'arriver à un taux appréciable de substitution à l'importation. Dans ce sens, il a cité aussi la création de l'Agence nationale du médicament dont les textes d'application sont en cours d'élaboration, conformément aux instructions du Premier ministre, et qui permettra de lever et d'améliorer, pour le compte du ministère, a-t-il précisé, un certain nombre de contraintes signalées par les producteurs. Il a expliqué que des instructions ont été données par le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, à l'occasion de l'installation de la Commission nationale de la nomenclature des médicaments, dans sa nouvelle version, chargée d'assainir et de réactualiser la liste des médicaments, de travailler sur l'enregistrement des médicaments et leur service médical avéré pour peaufiner la liste des produits essentiels. Les autres directives consistent en la sensibilisation du corps médical pour que les prises de décisions thérapeutiques, notamment concernant certains médicaments dont ceux du cancer, se fassent lors des réunions de concertation pluridisciplinaires pour que les molécules chères soient prescrites d'une façon appropriée dans le cadre de ce collège. Il s'agit aussi, a expliqué M. Hafedh, de la mobilisation des praticiens et des doyens des facultés de médecine pour réviser le module lié à la pharmacologie à l'éthique et à la bonne pratique de la prescription pour renforcer cet usage rationnel du médicament.