Le Premier ministre tunisien désigné Habib Essid a présenté vendredi au président Béji Caïd Essebsi un gouvernement "de compétences nationales" qui doit obtenir la confiance du Parlement avant d'entrer en fonctions, a rapporté l'agence de presse TAP. Nidaa Tounès, vainqueur des législatives de fin octobre, occupe plusieurs portefeuilles comme les Affaires étrangères -qui reviennent à son secrétaire général Taïeb Baccouche- la Santé et le Transport, selon la liste annoncée à la presse par M. Essid. Le parti Ennahda, deuxième force politique dans le pays, est absent du gouvernement Habib Essid. L'Union patriotique libre (UPL), parti du richissime homme d'affaires et patron de club de foot Slim Riahi, troisième force au Parlement avec 16 sièges sur 217, récupère notamment le Tourisme et la Jeunesse et les sports. M. Essid a affirmé à la presse avoir choisi les membres de son cabinet à l'issue de "rencontres et de consultations avec les représentants des partis politiques (...) et des composantes de la société civile, afin d'entendre leurs avis et leurs propositions concernant ce gouvernement et son programme de travail". "Ce gouvernement est un gouvernement de compétences nationales, qui rassemble des personnalités politiques (...), de la société civile, des gens d'expérience et d'expertise", a-t-il assuré, en précisant que le programme du cabinet émanait de celui de Nidaa Tounès mais aussi des propositions d'autres partis et de la société civile. Nidaa Tounès est arrivé en tête des législatives d'octobre, remportant 86 sièges et devançant le parti d'Ennahda qui en ont engrangé 69. Le futur gouvernement devra obtenir le soutien d'au moins 109 députés sur 217 lors d'un vote de confiance dont la date n'est pas encore connue. M. Essid a été chargé de former le gouvernement le 5 janvier. Il avait un mois -un délai renouvelable une seule fois- pour former et présenter son équipe.