«Six mois de prison ferme et deux ans de retrait de permis» telle est la sentence prononcée par la magistrate du tribunal de Rouiba à l'encontre de Mustapha H. pour conduite en état d'ivresse. Conduire est un plaisir, bien conduire est un art. Conduire dans son état normal est déjà un exploit en soi dans notre pays, vu le nombre croissant d'accidents qui ravissent des vies chaque jour que Dieu fait. Ce que l'accusé qui a comparu hier devant la barre du tribunal n'a pas du tout compris. Mustapha est un jeune lycéen qui a failli causer une vraie catastrophe en conduisant une voiture de type 4 x 4, la nuit et en état d'ébriété. Le jeune lycéen, inconscient, a raté de justesse une collision avec un … barrage de la Gendarmerie nationale. Ce jeune, dans un état second, n'a pas obtempéré à l'ordre de l'homme en uniforme, et la poursuite a commencé. Le signal lumineux du gyrophare et la sirène qui a retenti tout au long de la poursuite ont donné matière à réfléchir au fuyard. Quelques centaines de mètres plus loin, le véhicule est immobilisé, l'assaut est donné et le jeune Mustapha est embarqué. Dans les bureaux de la brigade de Gendarmerie nationale, un test d'alcoolémie est effectué : 2,30 grammes, un état comateux. Mustapha a passé la nuit dans la cellule de la brigade en attendant sa comparution le lendemain devant le procureur de la République qui ordonne son placement sous mandat de dépôt. Les regrets viennent souvent en retard, et là, le jeune lycéen se rend compte de son erreur et commence à se taper la tête contre les murs. Sans l'intervention des éléments de la gendarmerie, il aurait pu se tuer. Le père de l'accusé arrive à la brigade et brandit sa carte professionnelle - c'est un commissaire de police ?! - il veut récupérer son fils ! Un niet catégorique lui est opposé par les gendarmes : «Il fallait réfléchir et éduquer votre enfant avant que le pire n'arrive, maintenant son affaire est entre les mains de la justice» a rétorqué le brigadier. Hier, devant une assistance composée de la famille et des amis du jeune Mustapha, la magistrate n'a pas été tendre avec cet enfant gâté : «Vous avez failli emporter avec vous deux éléments de la gendarmerie, et maintenant vous pleurnichez comme un petit enfant ?» a interrogé la juge en hurlant. «Vous allez terminer votre année scolaire et vos vacances en prison. 2,30 grammes d'alcool dans le sang !». Le père de l'accusé tente de défendre son fils : «C'est de ma faute, madame la juge, j'avais une totale confiance en lui en me disant qu'il est assez grand maintenant ; vous voyez le résultat, je me suis trompé.» L'avocate de l'accusé a tenté, dans sa plaidoirie, d'avancer l'argument de l'âge pour obtenir les circonstances atténuantes, mais rien n'y fit.