La chaîne 4 de la télévision algérienne a diffusé dans la soirée de mercredi une émission spéciale Mouloud Mammeri à l'occasion de la commémoration du 26e anniversaire de la disparition de cet écrivain, anthropologue et chercheur en langue amazighe, décédé le 25 février 1989. Les invités de l'émission, le professeur et écrivaine Djouhar Amhis, le directeur du Centre national de recherches en anthropologie, préhistoire et histoire d'Alger (CNRAPHA), Slimane Hachi, et l'écrivain journaliste, Adessalem Abdennour, ont évoqué la vie et l'œuvre de cet illustre homme de lettres algérien. Le riche parcours de cet écrivain et chercheur émérite en sciences humaines qui a consacré sa vie à l'écriture et à la recherche en patrimoine et langue amazighes, a ainsi été mis en exergue par les invités de cet émission spéciale animée par Nora Hamdi. Mouloud Mammeri a enseigné et œuvré à l'enrichissement de la langue et de la culture amazighes, ont-ils souligné saluant sa contribution à l'enrichissement de cette langue à travers les différentes régions où elle est usitée que ce soit en Algérie ou au Maroc. Ses recherches l'ont mené jusqu'à l'Oasis Siouah en Egypte, ont-ils ajouté. Les participants ont également évoqué d'autres œuvres de Mouloud Maameri qui a été directeur du centre national d'anthropologie de 1969 à 1979, une mission qui lui a permis, selon les intervenants, de poursuivre ses recherches dans le domaine du patrimoine et de l'anthropologie. Ses tournées dans différentes régions du pays notamment au Sahara lui ont permis de recueillir le patrimoine poétique (Ahalil) de la région de Gourara. Ses écrits à ce sujet ont contribué à la promotion de cet art populaire saharien qui sera classé patrimoine culturel mondial immatériel par l'Unesco. Maameri, a rappelé M. Hachi, était le premier algérien à diriger le centre de recherches en anthropologie. Il créa une équipe de jeunes chercheurs algériens qui travailleront à ses côtés avant de prendre la relève. Les invités de l'émission ont, par ailleurs, évoqué les œuvres romanesques de Maameri, dont deux "La colline oubliée", écrite en 1952 et "L'opium et le bâton" ont été adaptées au cinéma. Les intervenants ont souligné que toutes les œuvres de Maameri étaient inspirées de son environnement familial et social kabyle duquel il ne s'est jamais détaché même après l'avoir quitté à l'âge de 11 ans pour poursuivre ses études au Maroc puis en France. Ce lien intime avec ses origines l'inspira par ailleurs à publier les poèmes de Si Mohand Ou M'hand en tamazight ainsi qu'un recueil de poésie kabyle. Mouloud Mammeri est né le 28 décembre 1917 à Taourirt Mimoun dans la commune d'Ath Yenni. Après des études supérieures, il enseigne à l'université de Médéa (1947) et d'Alger (1962). Il s'est éteint à l'âge de 71 ans, dans un accident de la circulation survenu dans la nuit du 25 au 26 février 1989 près d'Ain Defla à son retour d'Oujda (Maroc).