La pluviosité de l'hiver dernier est considérée comme une manne céleste exceptionnelle pour notre pays qui a vécu un déficit pluviométrique depuis plusieurs années. Selon M. Benbouaziz, directeur de la communication au ministère des Ressources en eau, «les ressources hydriques enregistrent cette année une embellie exceptionnelle, puisque le taux de remplissage de la globalité des 60 barrages que compte l'Algérie est de 72%, avec une réserve estimée à 4,17 milliards de mètres cubes». Selon la même source, 29 barrages sont remplis à 100% : «C'est une première pour le secteur des ressources en eau» dira M. Benbouaziz, qui ajoute qu'»avec cette richesse hydrique, l'Algérie est à l'abri de la pénurie jusqu'à 2010». Ce taux de remplissage est ainsi revu à la hausse par rapport à l'année précédente où il était évalué à 51% uniquement, et même par rapport au taux annoncé durant le mois de mars de l'année en cours, où il était de 69%. La région Ouest, qui compte 13 barrages, est également décrétée zone riche en ressources hydriques. 7 barrages connaissent un taux de remplissage de 100%, alors que le taux global des 13 barrages est de 82,16%, contre 45% en 2008, date marquée par un déficit hydrique, selon la même source. La région de Chlef regroupe 15 barrages marqués par un taux de remplissage évalué à 59% contre 24% en 2008, et ce, en raison du déficit pluviométrique qui y a prévalu. Cette région compte 6 barrages remplis à 100%. La région du Centre est arrivée à un taux de remplissage de 78,21% contre 75% durant l'année écoulée. 7 des 12 barrages de cette région sont remplis à 100%. Cette hausse est liée à la pluviosité enregistrée cette année et aux nombreux barrages réceptionnés au cours des dernières années, notamment celui de Beni-Haroun, Tishihaf à Béjaïa et Taksabt à Tizi Ouzou… «Avec les 60 barrages répartis sur le territoire national, nous pouvons dire que les pluies les plus conséquentes tombées durant les derniers mois ont été bien exploitées.» Il affirme qu'aucune pénurie n'est à craindre durant la saison estivale ; bien au contraire, tout semble concourir pour que l'année 2009 soit une année exceptionnelle. Cependant, la tutelle a opté pour une gestion rationnelle afin de prévenir les périodes de sécheresse. Ce résultat est également la conséquence directe de la manne financière consentie par l'Etat pour maximiser ses potentialités hydrauliques en réalisant les 60 barrages opérationnels, alors que d'autres projets seront finalisés pour atteindre les 72 barrages à l'horizon 2011-2012. Le prochain programme quinquennal prévoit par ailleurs un budget de 19 milliards de dollars pour le développement du secteur des ressources en eau en Algérie sur la période 2009-2014. Ce programme, en cours d'élaboration, comportera la réalisation de plusieurs ouvrages de mobilisation, d'approvisionnement en eau, d'assainissement et d'irrigation. Il devra également assurer un équilibre entre les régions du pays, un contrôle de l'usage qui en est fait, sans oublier l'équité dans la dotation en eau.