Les premiers éléments de l'enquête britannique sur l'attaque terroriste qui a ciblé le complexe gazier de Tiguentourine a rendu jeudi ses conclusions. Le rapport d'enquête judiciaire disculpe l'Armée nationale populaire (ANP) soupçonnée par certains médias occidentaux d'avoir «tiré dans le tas». La justice britannique a rendu public le rapport d'enquête sur l'attaque perpétrée en janvier 2013 contre le complexe gazier de Tiguentourine, et les circonstances dans lesquelles sont décédées sept ressortissants anglais. Concernant la mort des otages, le juge britannique, dirigeant cette enquête en coopération avec des investigateurs, estime qu'elle est de la responsabilité des djihadistes, précise le journal britannique The Guardian et ce, «même s'ils ont pu être touchés par des balles tirées par les forces de sécurité durant la tentative de sauvetage». Le juge Nicholas Hilliard du tribunal londonien de l'Old Bailey a estimé que deux des otages britanniques «ont été tués illégalement par des coups de feu tirés par des extrémistes», rapporte le site internet de la BBC. L'enquête vise à déterminer les circonstances qui entourent la mort des 7 otages britanniques présents à In Amenas lors de la prise d'otages en janvier 2013, est-il noté. Les enquêteurs ont entendu pas moins de 70 témoins en 30 jours, précise la BBC. Certains médias occidentaux ont tenté de faire croire à une «bavure» de l'ANP, qui, d'après eux, aurait causé la mort de quelques otages, oubliant ou feignant d'oublier que l'intervention menée par les forces spéciales de l'ANP a permis de sauver des centaines d'otages se trouvant détenus par les assaillants. Quarante personnes dont six Britanniques et un Colombien résidant au Royaume-Uni ont péri lors de cette prise d'otages spectaculaire par un commando islamiste sur le site gazier de Tiguentourine. L'attaque avait pris fin après un assaut des forces spéciales algériennes et le bilan final faisait état de la mort de 29 terroristes appartenant au groupe «El Mouawakiîne bidima» (les signataires par le sang), appartenant à la phalange «Al Moulathamoune» (les enturbannés) dirigé par Mokhtar Belmokhtar, alias «Khaled Abou El Abbès». Cette organisation terroriste avait été, rappelle-t-on, créée par Belmokhtar, ancien acolyte de Hassan Hattab au Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) à la veille de l'offensive militaire Serval lancée par la France contre les organisations terroristes sévissant au nord du Mali. Des centaines d'otages, Algériens et étrangers, ont été sauvés par l'ANP dans l'assaut lancé par les forces spéciales de l'Armée nationale populaire.
«Nos frontières sud représentent désormais un danger» Dans son dernier numéro, celui de février 2015, la revue El Djeïch, éditée par l'ANP, rappelle qu'«il y a deux années, un groupe terroriste s'était infiltré à travers nos frontières sud-est et avait mené une attaque contre le complexe gazier de Tiguentourine, prenant au passage de nombreux otages, dans l'optique d'en faire une monnaie d'échange dans sa tentative de repli». «Cependant, et fidèle à ses principes immuables, l'Algérie avait rejeté toute négociation avec les terroristes et criminels et, en dépit de la gravité de la situation, l'Armée nationale populaire est intervenue avec force détermination, épargnant à notre pays une véritable catastrophe», écrit l'ANP dans le dernier numéro de cette revue. «L'agression terroriste révéla alors l'ampleur des menaces auxquelles notre pays était confronté, particulièrement en sa partie sud, apportant ainsi la preuve indubitable que nos frontières sud représentaient désormais un danger pour notre sécurité et notre stabilité», écrit encore l'Armée nationale populaire dans la revue El Djeïch. La menace qui plane sur notre pays a plusieurs facettes et plusieurs noms, allant de l'attaque terroriste de Tiguentourine, jusqu'aux tentatives échouées de l'organisation terroriste autoproclamée Etat Islamique de s'installer en Algérie, passant par le chaos en Libye, l'extension géographique des actions terroristes Boko Haram et la situation en Afrique centrale. L'enquête judiciaire britannique qui évoque «plusieurs dysfonctionnements dans le protocole de sécurité du complexe gazier» ne s'interroge pas sur l'identité des commanditaires de l'attaque terroriste contre le complexe gazier de Tiguentourine.