Des affrontements ont eu lieu hier entre les manifestants anti-gaz de schiste et les éléments de la Gendarmerie nationale mobilisés pour la surveillance de la base de vie de la compagnie pétrolière américaine Halliburton installée à une distance de 6 km de la ville d'In Salah. Les protestataires se sont rendus dans la journée d'hier au niveau de cette base de vie pour signifier aux responsables de ladite compagnie leur opposition au projet d'exploitation du gaz de schiste. Ils ont trouvé sur place un dispositif de sécurité. Les manifestants lancent alors des jets de pierre sur les gendarmes qui ont riposté, de leur côté, en faisant usage de bombes lacrymogènes. Une émeute s'est alors déclarée entre les deux parties, comme le confirme une source du commandement national de la gendarmerie. Hacina Zegzeg, membre du collectif anti-gaz de schiste, nous confirme ces affrontements après plus de deux mois de contestation pacifique. Notre interlocutrice évoque des arrestations parmi les contestataires. Une fois que l'émeute s'est estompée, un sit-in a été improvisé devant la brigade locale de la gendarmerie pour notamment revendiquer la libération des contestataires interpellés. Notons par ailleurs que la compagnie Halliburton intervient sur le chantier d'exploration du gaz de schiste initié dans le bassin d'Ahnet en tant qu'entreprise chargée des travaux d'hydro-fracturation. Halliburton se charge donc de la deuxième phase du projet d'exploration, soit après l'achèvement des travaux du forage confié à l'Entreprise nationale des travaux aux puits (ENTP), une filiale de Sonatrach. Dans un communiqué rendu public hier, le collectif anti-gaz de schiste d'In Salah a qualifié «d'assassine» la démarche de fracturation hydraulique confiée à l'entreprise américaine. «Sonatrach a décidé d'opérer le fracking en soutenant par, un renfort sécuritaire extraordinaire, l'entreprise Halliburton en charge de l'hydro-fracturation assassine» lit-on en effet dans le document dont le Temps d'Algérie a obtenu une copie. «Ni les risques avérés d'affecter la population d'un point de vue sanitaire, ni les conséquences environnementales néfastes et malheureusement définitives sur l'eau et l'environnement, ni les photos et vidéos ne feront reculer Sonatrach», déplore le collectif anti-gaz de schiste d'In Salah avant de poursuivre : «Nous, citoyens algériens de In Salah, avons décidé d'empêcher l'entreprise de fracturer en construisant un barrage humain sur le site du forage et en barrant la route à Halliburton.»