Assia Zaïdi est une femme qui a choisi de défendre les malades de toute la région ouest atteints de cette lourde pathologie qu'est la sclérose en plaque. Professeur d'enseignement professionnel en électronique depuis 1990 à l'INSFP de Sidi Bel Abbès, sa détermination, son sérieux et son caractère ont fait d'elle une personne remarquable. Même pendant les années sombres de la décennie noire, elle a continué à former les jeunes, ce qui lui a valu d'être très respectée par ses collègues avec qui elle a passé des années de travail particulières et inoubliables. Assia, la femme dynamique sur le terrain, est connue aussi pour sa générosité et sa disposition à aider les gens, même avec le peu de moyens dont elle dispose. Une nature qui la préparait à accepter une autre phase difficile dans sa vie. En 2007, elle découvre qu'elle est atteinte de sclérose en plaque. Grâce à sa volonté et sa foi, elle a appris, comme toute personne au début de sa maladie, à accepter d'abord son sort, puis à s'y adapter, pour pouvoir continuer à vivre. Son courage et sa générosité l'ont incitée, dans une deuxième phase, à chercher autour d'elle les personnes qui partagent les mêmes soucis de santé et pourraient mieux comprendre ses souffrances quotidiennes. Un premier pas avant de songer à créer, en 2010, la première association d'aide aux personnes atteintes de sclérose en plaque. Dénommée El Michkat, qui veut dire la lumière, elle prendra en charge beaucoup de malades de la région Ouest, avec l'aide du président du bureau local de l'époque du Croissant-Rouge algérien, le Dr Reffas. Dans un siège provisoire, elle organise des rencontres régulières et lance une thérapie de groupe en discutant avec les malades de leurs préoccupations, de leurs problèmes. «Il était nécessaire pour moi de trouver le moyen de prouver notre existence et se réunir avec nos adhérents était une manière de guérir nos malheurs, et réveiller en nous la volonté de continuer à s'attacher à la vie», dira-t-elle. Les adhérents étaient beaucoup plus des jeunes, des mères de famille, des célibataires, des jeunes hommes à la fleur de leur âge qui devaient apprendre à lutter contre leur maladie qui se développe parfois vite en paralysie totale. Depuis la création de son association, Assia a marqué son parcours avec des visites régulières aux services de la santé. «Je dois faire face aux lenteurs bureaucratiques, frapper à toutes les portes pour défendre nos malades dont je fais partie, mais je n'ai jamais baissé les bras. Je dois au contraire continuer à avancer car il y a des gens derrière moi qui voient en moi l'espoir de pouvoir vivre encore, je n'avais pas le droit de les décevoir». Malgré son handicap, Assia et les autres membres de l'association ont eu la volonté et le courage de protester devant les services de l'hôpital à maintes reprises pour avoir le droit à des médicaments chers et à des séances de rééducation. Ses préoccupations et son devoir envers près de 200 malades qu'elle essaie d'aider avec les subventions qu'elle reçoit l'ont obligée à occuper un poste aménagé. Certes, la progression de sa maladie fait qu'elle a du mal à retrouver son dynamisme d'antan, mais son cœur rempli d'espoir apporte beaucoup d'amour à la mission qu'elle a choisie ou qui lui a été destinée. Pour ses frères et sœurs à qui elle prête attention et écoute pour alléger leurs souffrances, elle lutte toujours.