Le calme ne s'est malheureusement pas encore installé dans la localité de Berriane. Un important renfort de sécurité a été mis en place hier à l'occasion de la tenue de la prière du vendredi. Le nombre des éléments de la police déployés à cet effet s'est multiplié, par rapport aux autres jours de la semaine et a été concentré essentiellement au centre-ville et aux alentours des mosquées. La mise en place de cet impressionnant dispositif vise à éviter d'éventuels affrontements entre les populations ibadite et malékite ou des actes de vandalisme et de saccage des infrastructures comme cela a été le cas au cours de cette semaine.La quiétude constatée au cours de la visite effectuée sur place par Daho Ould Kablia, ministre délégué chargé des Collectivités locales, et du directeur général de la DGSN lundi, n'a pas duré longtemps. Les jeunes de la population malékite ont attaqué, mardi en fin d'après-midi, des jardins et des fermes appartenant à des familles malékites. Cette attaque a occasionné la destruction d'un grand nombre d'arbres fruitiers et de plantes diverses. «Ils ont profité de notre absence pour effectuer leur attaque qui a eu lieu pendant que nous étions regroupés dans une assemblée générale où nos notables nous communiquaient des informations sur le débat qu'il y a eu avec le ministre et le directeur général de la DGSN. Nous étions choqués et terrifiés de l'état des lieux à notre retour de la réunion qui a duré plusieurs heures», nous ont témoigné des habitants. Au-delà de la violation de la feuille de route signée entre les deux communauté visant à rétablir l'ordre et la paix dans la région, et tous les efforts déployés pour arriver à stabiliser la région, les actes de violence et de saccage continuent de faire partie de la vie quotidienne des habitants de Berriane. «Nous n'arrivons pas à vivre normalement dans le calme. Nous sommes à chaque fois surpris par des actes qui surviennent de jour comme de nuit. Ça a baissé légèrement depuis que le ministre est venu mais personne n'a réussi à arrêter définitivement cette déstabilisation qui a fait beaucoup de victimes», ont encore ajouté ces citoyens. «Pas plus tard que mercredi, un groupe de jeunes a attaqué une maison d'un Mozabite. En y accédant par la terrasse, ils ont volé tout ce que cette famille a laissé à l'intérieur si ce n'est l'intervention des éléments de la sécurité, arrivés sur place suite à des informations fournies par le voisinage. Ils ont arrêté deux jeunes alors que les autres ont réussi à filer», ont -ils ajouté. L'autre situation qui tourmente encore les esprits des habitants de cette région concerne le procès, non encore tenu, des jeunes détenus à la prison de Ghardaïa depuis le déclenchement des événements tragiques de Berriane. «Le procès devait avoir lieu la semaine passée mais il a été reporté à cause des récents incidents. Nos enfants restent donc détenus jusqu'à nouvel ordre», ont regretté ces habitants.