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La mue providentielle d'un nid de coucous
Etablissement hospitalier Errazi de Annaba
Publié dans Le Temps d'Algérie le 25 - 04 - 2009

A première vue, rien ne différencie l'hôpital Errazi de n'importe quel autre établissement public du genre. Une entrée en fer forgé donnant sur une allée bordée de troènes soigneusement taillés et de massifs de rosiers et, surtout, le blanc impeccable des bâtiments administratifs implantés à droite et à gauche de l'écrin de gazon forcent au respect des lieux. On se trouve pourtant dans le moins avenant des endroits où l'on ait envie de séjourner, ne serait-ce qu'une seule nuit.
L'établissement hospitalier spécialisé Errazi n'est autre qu'un asile psychiatrique. De plus, cette unité de soins pour personnes atteintes de troubles mentaux traîne une horrifiante réputation de mouroir depuis qu'un incendie mortel, dont les circonstances n'ont d'ailleurs jamais été clairement déterminées, mais que l'opinion publique a attribué à une conséquence du laisser-aller qui caractérisait les lieux à l'époque, s'y est produit un certain 4 août 2003.
Ce sinistre, qui est encore dans tous les esprits, s'était produit dans l'un des pavillon d'hospitalisation et avait coûté la vie à 3 malades femmes, qui n'ont pu fuir les lieux.
On se souvient également que 19 autres pensionnaires de l'établissement auraient pu subir le même triste sort et qu'ils n'ont eu la vie sauve que grâce à l'intervention héroïque du surveillant général de l'hôpital.
Des lieux «humanisés»
Des accusations de mauvaise gestion et de malversations et une scandaleuse affaire de harcèlement sexuel amplement rapportées par la presse dans les années qui se sont ensuivis ont fini par noircir totalement l'image que le citoyen pouvait avoir d'Errazi et son personnel.
Cela relève du passé désormais, heureusement, car les choses ont positivement évolué au sein de cet établissement depuis l'installation, en janvier 2007, d'une nouvelle équipe directoriale. Cette dernière, avec M. Djouamaa à sa tête, a entrepris d' «humaniser» la gestion en rapprochant les personnels administratif, médical et paramédical des patients de l'hôpital, qu'ils soient pensionnaires ou en traitement ambulatoire.
La direction a entrepris dans le même temps de réhabiliter les installations en un temps record, en veillant à ne négliger aucune partie de l'établissement, qui est construit sur une superficie de plus de 7 ha. Ce n'est qu'une fois à l'intérieur du vaste bureau d'accueil que le visiteur se rend compte qu'il est dans un établissement spécialisé, et quelle spécialité…
Il est à peine 9h30 et déjà la salle d'attente est comble. Une file de patients bloque presque l'accès au bureau des consultants, où se trouve une équipe de deux hommes en blouse blanche et une infirmière visiblement très affairée.
D'autres personnes, portant des documents administratifs, sont assises sur des bancs et attendent patiemment qu'on les prenne en charge. Au premier coup d'œil, il est aisé de constater qu'il s'agit de malades traités en ambulatoire convoqués pour des examens de contrôle.
Nous apprendrons qu'un malade sur 5 admis en consultation au niveau de ce service a entre 18 et 25 ans, et que la plupart des jeunes gens souffrant de troubles liés à l'usage de la drogue et des psychotropes, surtout, viennent des wilayas limitrophes, qui ne disposent pas d'unités spécialisées.
Un homme, la soixantaine qui accompagne son propre fils en exprime sa satisfaction : «On ne voit plus ces malades traînant nus dans les couloirs et même à l'extérieur des pavillons, alors que d'autres étaient quasiment livrés à eux-mêmes, sans assistance médicale et paramédicale.
La majeure partie du temps, les malheureux aliénés présentant des signes d'agitation étaient publiquement malmenés par de gros bras jouant le rôle d'assistants médicaux.»
Des équipes médicales à renforcer
M. Ferradj, le coordinateur de l'établissement, est quant à lui ravi de la mue qu'a opéré cet établissement où il travaille depuis plus de vingt ans. «Errazi s'est transformé en une véritable maison de repos avec toutes les commodités pour des soins adaptés à l'état de santé de ses 240 pensionnaires», dira-t-il avec fierté avant de préciser.
«Nous mettons à la disposition de nos pensionnaires une salle de jeu, de repos avec la musique, téléviseur grand écran et literie neuve, tout est disponible y compris des douches remises à neuf. Dans ces conditions, nous avons enregistré que les malades sont plus sereins, ce qui nous permet de mieux les prendre en charge.
Errazi qui a une capacité totale de 240 lits dispose de 6 pavillons pour hommes et de 2 pavillons pour femmes dont la moitié pour chacune des catégories est affectée exclusivement aux urgences. Des pavillons entièrement rénovés et équipés aux normes, y compris celui destiné à la pédopsychiatrie qui a une capacité de 80 lits, affirme notre interlocuteur.
Selon M. Ferradj, la direction de l'EHS n'a pas l'intention de s'arrêter en si bon chemin en inscrivant un projet de création de nouveaux pavillons d'une capacité de 120 lits supplémentaires. Un projet qui permettra, s'il est accompagné d'un renforcement conséquent en personnel, médecins et infirmiers spécialisés, d'améliorer encore plus les conditions d'accueil et de soins des patients qui affluent sans cesse dans l'enceinte de l'hôpital.
«A l'heure actuelle, notre établissement n'est encadré que par 10 médecins et 5 pharmaciens qui s'occupent également des 2 cellules de soutien psychologiques, l'une spécialisée dans la lutte contre la toxicomanie implantée à Boukhadra et l'autre faisant office de centre médico-psychologique installé dans l'une des annexes de l'hôpital Ibn Sina de Annaba et qui a pour mission de prévenir les populations contre les risques de suicide.
Ce qui est bien insuffisant», regrettera-t-il. Le coordinateur nous indiquera aussi que le personnel paramédical se compose de 118 agents, à savoir 28 techniciens supérieurs, 23 ATS et 67 TSS, le tout reparti entre toutes les unités qui constituent l'établissement Errazi, en plus des deux cellules de proximité citées plus haut.
Pour conclure cet état des lieux, le coordinateur déplorera le fait que malgré les difficultés que rencontre l'EHS, des malades errants transférés sous X sur réquisition des autorités locales de ces régions y sont quotidiennement orientés et abandonnés, sans dossier aucun, depuis les wilayas de Tébessa, Souk Ahras, Guelma et El Tarf.
Il évoquera aussi le cas des malades faisant l'objet d'abandon familial, un problème qui tend à se généraliser. Selon lui, beaucoup trop de parents ne font plus d'effort pour récupérer leurs malades après les avoir confié à l'établissement, il y en aurait même qui les rejettent catégoriquement, malgré l'engagement qu'ils ont pris en ce sens lors de l'admission.
Pour illustrer son propos M. Ferradj nous parlera du cas de ce septuagénaire qui, bien que totalement guéri, séjourne à Errazi depuis 20 ans faute de répondant. Un cas atypique que n'ont pas pu résoudre les services de la direction des affaires sociales, en dépit des multiples sollicitations de l'hôpital…


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