En abritant la première rencontre à Alger des pourparlers entre les parties libyennes, l'Algérie a réussi le pari de jeter les bases d'un dialogue sérieux pour parvenir à une solution à la crise, a estimé jeudi à Alger l'analyste politique, Salah Saoud. Cette première rencontre du dialogue constitue "un exploit" pour les Libyens "qui se rendus compte qu'il est temps d'enterrer la hache de guerre", a-t-il indiqué dans une déclaration à l'APS l'universitaire et rédacteur en chef de la revue algérienne des études politiques. Après quatre ans de conflit interne suite au renversement du régime de Mouammar El-Gueddafi, les Libyens se sont rendus compte qu'ils font l'objet de manipulations qui ne servent que des parties étrangères", a estimé M. Saoud. Il a rappelé que l'Algérie a "toujours cru à la solution politique de la crise libyenne". L'Algérie tend, a-t-il poursuivi, à convaincre toutes les parties en Libye de participer aux pourparlers pour dégager une plate-forme devant servir à l'examen des questions en suspens ayant trait au conflit dont "le désarmement des milices, la réorganisation de l'armée et la question de l'intervention étrangère dans ce pays". Pour le même analyste, "toutes les données présagent aujourd'hui que les Libyens poursuivront leurs consultations tout en sollicitant le soutien de l'Algérie". Cependant, on ne peut compter seulement sur cette rencontre consultative en l'absence d'un gouvernement national (consensuel, provisoire ou de coalition) devant superviser ce dialogue, a-t-il soutenu. Le premier round du dialogue interlibyen a été sanctionné par la Déclaration d'Alger dans laquelle les participants se sont engagés à respecter le processus politique et le dialogue pour le règlement de la crise en Libye. Ils ont souligné à cette occasion la "nécessité de conjuguer les efforts pour lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes".