Le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, a réagi hier à Alger aux récentes accusations de Smain Kouadria, député du Parti des travailleurs (PT), à l'Assemblée populaire nationale (APN), qui l'accuse de vouloir privatiser les entreprises nationales. Lors d'une conférence de presse consacrée à la formation dans le secteur industriel, le ministre a répondu aussi aux déclarations de la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, dans ce même contexte en indiquant que «leur travail est la parole tandis que mon souci à moi est d'appliquer le programme du gouvernement». Il a accusé aussi Smain Kouadria d'être «derrière l'arrêt, dans le passé, du haut four du complexe El Hadjar pendant cinq mois». Bouchouareb a également accusé le député du PT de faire des déclarations «mensongères» à propos de l'entreprise Sycma de Guelma, qui a bénéficié d'une aide de l'Etat de deux milliards DA. En effet, Kouadria a indiqué dans un communiqué que cette entreprise a été privatisée au profit d'un importateur de motocycles. Cette entreprise des cycles et des motocycles et applications a vu son capital ouvert à AS-Motors, une petite entreprise spécialisée dans l'importation et la commercialisation des scooters asiatiques. Le ministre, qui a nié avoir ouvert le capital d'une entreprise publique, a qualifié Louisa Hanoune, sans la nommer, de «manipulatrice». Dans le nouveau code des investissements, poursuivra-t-il, le mot «privatisation» a été carrément supprimé. Tout en défendant le «partenariat public-privé qui est un acte majeur de la politique du gouvernement», Bouchouareb a annoncé que «ce matin même, j'ai reçu une instruction du Premier ministre où il cadre cette opération d'ouverture de capital. Quand on le fera, on le fera sans le cacher», a-t-il insisté, ajoutant que «personne n'a le monopole du nationalisme dans ce pays». Tout en taxant le PT de «ceux qui veulent maintenir l'im mobilisme en Algérie», il dira : «Non à ceux qui ont entretenu l'immobilisme et veulent le maintenir encore», citant le cas du projet de Bellara, relancé après 30 ans, qui sera une grande plateforme industrielle à Jijel. Par ailleurs, le ministre a indiqué qu'une commission a été créée pour élaborer un programme à finaliser d'ici l'été prochain dans le but de créer, dans un premier temps, deux écoles de formation. Il s'agit de l'école des métiers de l'industrie et de la logistique. Au regard de l'importante évolution des méthodes de gestion à travers le monde, le secteur industriel est appelé à revoir sa copie dans ce domaine. «Dans plusieurs industries, nous avons perdu 95% du marché national, à l'exemple de l'industrie manufacturière où seuls 6 à 7% sont assurés par la production nationale», en raison de l'absence d'un système de formation dynamique permanent, a-t-il déploré. Les entreprises doivent opter pour des formations permanentes, permettant à leurs personnels d'être performants, afin de pouvoir investir le marché national qui grandit et le marché international dans le futur, a-t-il conseillé.