Trente-deux terroristes présumés, originaires de la wilaya d'El Oued, frontalière avec la Tunisie, sont activement recherchés par les services de sécurité, avons-nous appris de source judiciaire locale. Seize de ces terroristes présumés activent dans les maquis de la wilaya de Tébessa, un dans les maquis de Tunisie, quatre dans le Sahel et d'autres dans les maquis de la wilaya de Khenchela, ajoute cette source. Pendant l'année 2014, six réseaux de soutien au terrorisme ont été démantelés par les services du groupement de la wilaya d'El Oued, et 56 personnes interpellées dans le cadre de ces affaires et présentées à la justice, ajoute cette source judiciaire. L'Armée nationale populaire (ANP) et les gardes-frontières (GGF) assurant ce qui est appellé «la première ceinture» de sécurisation des frontières, le groupement de la wilaya d'El Oued de la Gendarmerie nationale s'occupent de «la deuxième ceinture» de sécurisation. Le but est de faire face à toute tentative d'accès de terroristes en territoire national et de lutter contre le trafic d'armes et de drogue. Des barrages sont dressés, des patrouilles effectuées, des embuscades tendues et des ratissages menés. Pendant l'année 2014, le groupement de la wilaya d'El Oued a dressé quatre barrages fixes et 2808 barrages occasionnels. Les barrages occasionnels sont dressés en fonction des renseignements parvenus à ce groupement de wilaya de la Gendarmerie nationale. Le choix des lieux où sont dressés ces barrages n'est pas laissé au hasard, mais dépendant des renseignements obtenus et des pistes, sentiers et routes éventuellement empruntés par les terroristes et les contrebandiers d'armes, nous explique-t-on. Ce sont également 8516 patrouilles qui ont été effectuées par les gendarmes de la wilaya d'El Oued durant l'année 2014. Au cours de la même année, les gendarmes de ce groupement de wilaya ont tendu 23 embuscades et mené 74 ratissages. Là également, le renseignement a déterminé les lieux d'embuscades et de ratissages. Dans sa nouvelle stratégie de lutte contre la criminalité sous toutes ses formes, en particulier le terrorisme et le trafic d'armes, la Gendarmerie nationale n'attend pas que le renseignement lui parvienne. «La Gendarmerie nationale va à la recherche du renseignement», nous dit-on, car, parce que frontalière, la wilaya d'El Oued est une région dite «sensible» en matière de lutte contre le terrorisme et le trafic d'armes. Retour des terroristes vers leur pays C'est à Guemar, dans la wilaya d'El Oued, que la première caserne militaire a été attaquée par des terroristes du GIA, faisant trois morts. En 2008, un détachement des gardes-frontières a été attaquée, dans la même wilaya, faisant 18 morts. Des djihadistes tunisiens accédaient en territoire national pour se rallier au groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) puis d'Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI), organisation terroriste dirigée par Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud, présentée comme étant un «prolongement» dans la région, d'Al Qaida d'Oussama Ben Laden. «L'allégeance» annoncée par le GSPC à Al Qaida, devenant AQMI, était plutôt la recherche d'un retentissement médiatique qui aiderait cette organisation terroriste à recruter parmi les djihadistes des pays de la région. Le même but est recherché aujourd'hui par l'organisation terroriste autoproclamé Etat Islamique (EI/Daech) dont une «représentation» est installée dans la ville libyenne de Derna, tentant de recruter parmi les djihadistes d'Afrique du Nord. Des statistiques notent que 2000 à 3000 djihadistes tunisiens et quelques milliers d'autres Libyens sont partis en Syrie et en Irak renforcer les effectifs de l'organisation terroriste dirigée par Abou Bakr El Baghdadi, autoproclamé calife et chef de Daech. Le retour de ces djihadistes dans leur pays suscite des craintes sur la sécurité des pays de la région. La Tunisie qui a enregistré le retour de 500 de ces djihadistes, ne dispose pas encore de loi anti- terroriste qui permettrait d'interpeller ces fous du djihad version Daech. La coopération en matière de lutte contre le terrorisme et le trafic d'armes a été renforcée entre l'Algérie et la Tunisie qui partagent des centaines de kilomètres de frontières. l'échange de renseignements et l'organisation de frontières communes entre les armées des deux pays comptent parmi les formes de coopération dans ce domaine.