L'arsenic peut être présent sous forme organique ou inorganique. Si les chercheurs sont certains d'une chose, c'est du caractère cancérigène de cet élément. Les chercheurs veulent découvrir le processus par lequel l'arsenic est cancérigène. Ceci est particulièrement difficile à étudier avec des rongeurs, couramment utilisés pour ce type d'analyses, car leur métabolisme par rapport à l'arsenic n'est pas exactement le même que le nôtre. En outre, l'arsenic révèle surtout son effet cancérigène après plusieurs années d'absorption de petites quantités, ce qui est difficile à reproduire sur des rongeurs vu leur courte espérance de vie. Hormis les cas d'intoxication ponctuels, le plus souvent liés à une détérioration de la qualité de l'eau à l'intérieur des bâtiments (relargage de plomb ou de cuivre), la plupart des pathologies associées aux polluants chimiques de l'eau de distribution observables aujourd'hui sont essentiellement des cancers dus à des expositions chroniques (plus de 10 ans et jusqu'à 40 ans). Différentes localisations cancéreuses ont été associées à l'arsenic hydrique (cancers de la peau, de la vessie, du rein et du poumon) et aux sous-produits de chloration (cancers de la vessie et colorectal). Quant au plomb, cet élément pénètre dans l'organisme par inhalation ou par voie digestive. Il aboutit à une intoxication dont les conséquences peuvent être nombreuses et insidieuses. Une fois dans l'organisme, la circulation sanguine amène rapidement le plomb vers différents organes, comme le cerveau, et vers les tissus fortement calcifiés, comme les dents et les os. C'est ainsi que, progressivement, le plomb d'un organisme contaminé se diffuse régulièrement dans le sang, pouvant être ponctuellement augmenté dans certains cas de modification du métabolisme osseux : fracture, ostéoporose, grossesse, allaitement ou ménopause. Les études épidémiologiques (transversales et longitudinales) ont montré des associations entre l'exposition au plomb et des troubles du développement psychomoteur ou intellectuel et des troubles du comportement jusqu'à l'âge scolaire chez l'enfant. Pour le comportement, les troubles mis en lien avec l'exposition sont l'hyperactivité, l'inattention et l'impulsivité. Chez la femme, les effets délétères sur la grossesse d'une exposition à de fortes doses de plomb sont connus : avortement, mort foetale, malformations et altérations de la croissance foetale. Le foetus accumule le toxique dans son cerveau et son squelette.