Les cours du pétrole grimpaient mercredi en fin d'échanges européens, aidés par une légère baisse de la production américaine de brut la semaine dernière et les incertitudes sur l'issue des négociations entre les puissances occidentales et l'Iran. Vers 16H10 GMT (18H10 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 56,81 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,70 dollar par rapport à la clôture de mardi. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 1,86 dollar à 49,46 dollars. La nouvelle hausse des stocks de brut américain n'a pas créé une vive émotion sur les marchés, même si elle était un peu plus élevée qu'attendu. Lors de la semaine achevée le 27 mars, les réserves de brut ont augmenté de 4,8 millions de barils, alors que les experts attendaient une progression de 4,2 millions. De leur côté, les stocks d'essence ont décliné bien plus que prévu, reculant de 4,3 millions de barils, alors que les experts ne prévoyaient qu'une baisse de 650'000 barils. Les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont en revanche progressé de 1,3 million de barils, alors que les analystes pensaient qu'elles resteraient stables. C'est donc sur les chiffres hebdomadaires de la production américaine de brut que les investisseurs ont choisi de se concentrer. La production américaine s'est établie à 9,386 millions de barils par jour (mbj), refluant de 36.000 mbj en une semaine et mettant fin à une longue série de records consécutifs. "Ceci, ajouté à une augmentation de 8% de la demande intérieure aux Etats-Unis la semaine dernière, par rapport à la même période l'année dernière, explique la performance du WTI", notait Abhishek Deshpande, analyste chez Natixis. Mais pour Christopher Dembik, analyste de Saxo Banque, cette baisse de la production de brut aux Etats-Unis n'aurait "pas beaucoup influencé le cours du baril de pétrole" car l'offre demeure surabondante. "Cette baisse est de l'ordre de l'épiphénomène pour l'instant. Cela n'indique aucune tendance de court ou de moyen terme", expliquait l'analyste. Par ailleurs, le fait qu'après une semaine de discussions marathon à Lausanne, les grandes puissances et l'Iran n'avaient toujours pas réglé mercredi les points clés permettant de parvenir à un premier accord sur le nucléaire a également soutenu les prix de l'or noir. "L'indécision sur l'Iran joue définitivement un rôle de soutien, car elle met à jour les différents entre les puissances occidentales et l'Iran et augmente le risque géopolitique", soulignait Abhishek. Les occidentaux veulent s'assurer, en contrôlant étroitement son programme nucléaire, que l'Iran ne cherchera pas à se doter de la bombe atomique. En échange de sa coopération, Téhéran obtiendrait une levée des sanctions internationales qui étranglent l'économie iranienne depuis des années. Si un accord était trouvé, une levée des sanctions économiques, y compris dans le secteur pétrolier, pourrait amener le pays à exporter autour d'un million de barils supplémentaires par jour.