Quoique considérablement acculé, le terrorisme continue de faire des victimes. Les quatre patriotes assassinés hier à l'aube dans une embuscade tendue par des terroristes entre la commune de Merouana et Hidoussa, sur la RN 77 qui relie Batna à Sétif, comptent parmi les récentes victimes du terrorisme qui sévit encore dans notre pays. Les victimes qui rentraient après une opération de surveillance à bord d'un véhicule de marque Renault Mégane sont tombées dans une embuscade tendue par des terroristes. Deux d'entre eux ont été tués à l'intérieur de leur voiture et les deux autres à l'extérieur. Les criminels ont ensuite mis le feu à la voiture, la calcinant avec deux des quatre victimes à l'intérieur. Les auteurs de cet ignoble carnage accompli à Merouana pourraient faire partie de ce qui est appelé «le groupe de Batna» qui sévit dans les monts Ouistili, se déplaçant jusqu'au Tassili et aux frontières avec le Mali et le Niger. C'est en 2002 que Amari Saïfi, alias Abderrezak El Para, alias Abou Haydara, ex-«émir de la zone 5 du GSPC a créé Katibet Tarek Ibn Ziad, dans les monts Oustili, dans les maquis de la wilaya de Batna, avec l'aide de Mokhtar Belmokhtar, alias «Belaouar», alias «Khaled Abou El Abbès», aujourd'hui «émir» de «Katibet el mourabitoune». A l'époque, Katibet Tarek Ibn Ziad était composée d'une quarantaine d'éléments environ, dont certains faisaient partie de la seriat chargée de la protection d'Amari Saïfi, alors «émir» de la zone 5. La seriat était composée de 50 à 80 éléments et dirigée par un certain Abdelhak Abou El Khabab. Le GSPC était dirigé par Hassan Hattab, avant son remplacement par Nabil Sahraoui, éliminé par l'ANP à Béjaïa. Katibet Tarek Ibn Ziad a commencé par faire parler d'elle en 2003 avec l'enlèvement, dans le Grand Sud algérien, de 32 touristes européens. C'était la première prise d'otages faite par cette phalange qui aurait obtenu une rançon de 5 millions d'euros de la part de l'Allemagne pour la libération d'une partie de ces otages. L'autre partie avait été délivrée par l'ANP avant que les preneurs d'otages ne quittent le territoire avec les autres otages en direction du nord du Mali. Ce qui a donné de «l'appétit», et surtout des idées aux «émirs» du GSPC. Ces «émirs», qui n'avaient, à l'époque, pas encore fait allégeance à Aqmi, trouvaient en Katibet Tarek Ibn Ziad une source de financement et de médiatisation importante pour l'organisation terroriste. Hassan Hattab est remplacé par Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud, à la tête du GSPC. Jugé «proche» de Hassan Hattab, et désigné par Amari Saïfi pour diriger Katibet Tarek Ibn Ziad, tout en étant sous ses ordres, Mokhtar Belmokhtar posait problème pour Abdelmalek Droukdel. Ce dernier, voulant prendre le contrôle de Katibet Tarek Ibn Ziad, désigna Abdelhamid Abou Zeid, proche de lui. Il a été éliminé au nord du Mali dans une offensive lancée par les armées française et tchadienne. Selon le témoignage de Mossaâb Abou Daoud, ex-«émir du groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), repenti, le nouvel «émir» national du GSPC, Abdelmalek Droukdel, avait donné ordre à Abdelhamid Abou Zeid d'éliminer physiquement Mokhtar Belmokhtar, alias «Belaouar», si nécessaire. Abou Mossaâb Abdelouadoud avait ensuite annoncé l'«allegeance du GSPC à Al Qaida. Le GSPC est devenu Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI). L'un des attentats dont ce groupe aurait été l'auteur est celui qui a ciblé le président de la République, Abdelaziz Bouteflika en 2007, en visite dans la wilaya de Batna. La riposte de l'Armée nationale populaire (ANP) contre les terroristes sévissant dans les maquis de cette région a causé des pertes à AQMI. En 2009, l'ANP a détruit des casemates au cours d'un ratissage dans les forêts de la région de Kimmel, située à 20 km de T'kout, ainsi que dans la région d'Arris. Près de 15 terroristes ont été éliminés par l'armée au niveau des massifs de Tafrent et de Zaoui, dans la région d'Arris.