Nouveau rebondissement au sujet de l'attribution du Mondial 2022 au Qatar, qui défraye encore la chronique. Trois membres de la Confédération africaine de football (CAF) sont accusés de corruption, à savoir le président Issa Hayatou, l'Ivoirien Jacques Anouma et le Nigérian Amos Adamu, déjà suspendu pour corruption, et ce dans un documentaire diffusé la semaine dernière par la chaîne de télévision allemande ARD. C'est l'ancienne employée de la candidature qatarie, Phaedra Almajid, qui a révélé dans ce documentaire les noms de trois dirigeants africains, qui auraient reçu des pots de vin (1,5 million de dollars chacun), pour soutenir la candidature du Qatar. L'accord de corruption aurait été conclu en janvier 2010, en marge du Congrès de la CAF à Luanda. Ce Congrès aurait été financé par les Qataris, avec lesquels la CAF n'a pas cessé, depuis, de renforcer sa coopération. L'Emir du Qatar, Tamim Ben Hamad Al Thani, a reçu, en avril dernier à Doha, une délégation de la CAF qui a signé un accord de coopération, d'une durée de cinq ans avec la fédération qatarie du football, portant sur un «échange d'expérience et d'expertise dans des domaines variés comme l'administration, l'entraînement, la médecine du sport, l'arbitrage, le football jeune, le football féminin, le développement des infrastructures, le marketing et la communication». Beaucoup d'encre et de salive a coulé et coule encore sur l'attribution du Mondial 2022 au Qatar, mais aussi du Mondial 2018 à la Russie. L'ancien procureur fédéral américain et président de la chambre d'enquête de la commission d'éthique de la Fifa, Michael Garcia, avait démissionné en décembre dernier de son poste au niveau de l'instance suprême du football international, suite au rejet par la commission de recours de la Fédération de l'appel qu'il avait interjeté pour contester la synthèse rédigée à partir de son rapport sur les conditions d'attribution des Mondiaux 2018 et 2022, respectivement à la Russie et au Qatar. Nommé en 2012 par la Fifa pour faire la lumière sur le vote controversé du 2 décembre 2010, qui a attribué les éditions 2018 et 2022 du Mondial à la Russie et au Qatar consécutivement, Michael J. Garcia remet en cause la note de synthèse de 42 pages écrite par le magistrat allemand Hans-Joachim Eckert, président de la chambre de jugement de la commission d'éthique, qui dédouane les deux pays des nombreuses suspicions de corruption qui les entourent. La Fifa refuse toujours de publier le rapport Garcia. Reste à savoir si le Mondial 2022 va se dérouler au Qatar après ces fracassantes nouvelles révélations et si Hayatou va rester à la tête de la CAF. Déjà critiqué sur l'attribution de la CAN 2017 au Gabon aux dépens de l'Algérie, le Camerounais veut briguer un énième mandat, lui qui est aux commandes de la CAF depuis 1988.