L'activité des nouveaux médias, existants grâce à l'internet, nécessite la mise en place d'un cadre juridique déterminant leurs droits et obligations, a souligné, hier à Alger, une enseignante à l'Ecole nationale supérieure de journalisme et des sciences de l'information (ENSJSI). Lors d'une conférence qu'elle a animée sur le thème «Les nouveaux médias et les nouveaux journalistes, quel constat faisons-nous ?» en marge du Salon de la communication, Mlle Fella Bournane, titulaire d'un doctorat en sociologie, a souligné l'«urgence» de se pencher sur l'évolution des nouveaux médias comprenant les journaux électroniques, les blogs et les réseaux sociaux et leurs activités, recommandant ainsi l'élaboration d'une réglementation pour organiser ce secteur émergent. Pour elle, il est «nécessaire» de prendre les informations relayées par les réseaux sociaux et les blogs avec «précaution», même si ces derniers s'imposent de plus en plus en tant que sources d'informations à l'ère du numérique. S'agissant des journalistes activant dans ce type de médias et ceux que les experts du monde de l'information et de la communication appellent les «journaliste citoyens», Mlle Bournane estime qu'ils doivent se doter de «morale» et d'«objectivité» en exerçant leur travail sur le terrain ou lorsqu'ils répercutent des informations mises en ligne par d'autres. Après avoir exposé une enquête qu'elle a réalisée au début de cette année sur ces nouveaux médias ayant concerné une population de 150 journalistes exerçant dans différents organes de presse, elle a relevé que les journalistes professionnels gagneraient à garder «un œil» sur les informations répercutées sur les réseaux sociaux et les blogs. Toutefois, ces journalistes doivent, selon l'intervenante, vérifier la véracité de ces informations qui méritent d'être médiatisées avant de décider de les diffuser.