En 1994, au temps de son entrée en politique, Silvio Berlusconi avait présenté comme candidats au Parlement plusieurs cadres de son empire de communication. Puis, dans le sillage des affaires judiciaires, était venu le temps de ses avocats. A la veille des prochaines élections européennes, le patron de la droite italienne a, semble-t-il, été tenté de jouer la carte des animatrices, actrices et comparses télévisées, évidemment photogéniques, jeunes et jolies. Mais dans son camp, l'initiative a fait grincer des dents. Courroucée, son épouse, Veronica Lario, a publiquement dénoncé «l'impudence du pouvoir qui porte atteinte à la crédibilité de toutes les femmes». Au récent congrès fondateur du Parti des libertés (PDL), il avait demandé aux vieux barons de Forza Italia de reculer de quelques rangs pour faire de la place aux jeunes générations et aux femmes. Un changement et une nouveauté que Silvio Berlusconi, âgé de 72 ans, veut appliquer dès la campagne des européennes de juin. Selon le quotidien de droite Libero, de jeunes militants, mais aussi celles que l'on désigne communément en Italie comme les «veline» ou encore les «soubrettes» de la télévision devaient remplacer nombre d'eurodéputés sortants. Parmi les pressenties, une candidate du Grande Fratello, la version italienne du Loft, une jeune actrice de fiction télévisée ou encore une ex-aspirante Miss Italia. Pour les préparer, un cours de formation sur la politique européenne a été organisé en toute hâte avec, entre autres, le ministre des Affaires étrangères, Franco Frattini, comme intervenant. «Je veux de nouvelles têtes pour donner une image rénovée du PDL en Europe», a expliqué la semaine dernière Silvio Berlusconi qui sera candidat comme tête de liste. Le chef du gouvernement ne pourra pas siéger à Strasbourg, mais il compte sur sa forte popularité. Plus de deux Italiens sur trois approuvent son action.