La Maison de la culture Mouloud Mammeri et la cinémathèque algérienne organisent, aujourd'hui, un hommage au cinéaste et réalisateur Azzedine Meddour et à toutes les personnes disparues pendant le tournage du film La montagne de Baya. La Cinémathèques de la wilaya abritera de 10 h à 16 h une exposition qui portera sur la vie et l'œuvre de Meddour. Parallèlement, il y aura une projection-débat autour du film, en présence des principaux comédiens ayant joué dans le film. Azzedine Meddour, cinéaste de talent est né en 1947 à Timezrit, dans la région de Sidi Aich, wilaya de Béjaia. Après des études de lettres françaises à l'université d'Alger, Meddour entreprend des études de cinéma à l'école de cinéma de Moscou (VGIK) pendant sept ans. Dès son retour en Algérie, en 1978, il rejoint la RTA, la télévision algérienne, où il réalise de nombreux courts métrages et documentaires, notamment la série sur les luttes de libération dans le monde : Le colonialisme sans empire (1978). Actionnaire de la maison de production Imago Production, il devient en 1993 membre fondateur du Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques (RAIS). Il a également été vice-président de l'Association des réalisateurs et producteurs algériens (ARPA). Sa dernière œuvre est l'épisode Douleur muette, qu'il a réalisée pour le documentaire collectif L'Autre Algérie : regards intérieurs (1998). Il décède le 16 mai 2000 à l'âge de 53 ans laissant derrière lui une œuvre sans doute inachevée. Il aurait pu donner encore plus au cinéma d'expression kabyle qui plonge dans le gouffre après le décès de ses pionniers, Abderrahmane Bouguermouh et lui même. Azzedine Meddour a offert en 1997 l'une des plus belles œuvres cinématographiques d'une valeur inestimable qui a contribué grandement à l'enrichissement du cinéma d'expression kabyle. Il s'agit d'Adhrar N'baya (La montagne de Baya), un long métrage en plein cœur du Djurdjura, en Kabylie profonde, qui montre combien il aimait sa terre natale. Il avait réalisé en tout cinq autres films : Les Nouvelles croisades (1980), Combien je vous aime (1985), La légende de Tklat (1991), Djurdjura (1992) et Le Chacal doré (1993).
Les groupes de musique moderne kabyle honorés
Un autre hommage a été rendu hier aux groupes de musique moderne kabyle à l'occasion de la célébration de la Journée nationale de l'artiste qui coïncide avec le 6 juin de chaque année. L'hommage a donc été rendu aux groupes Les Abranis, Afus, Agraw, Djurdjura, Ideflawen, Igennaden, Igoudar, Ikhoulaf, Imazighen Imoula, Issoulas, Tagrawla et Yougourthen qui ont révolutionné la chanson kabyle au cours des années 1970. Les organisateurs ont mis en place une kyrielle d'activités abritées par la maison de la culture Mouloud Mammeri et son annexe d'Azazga. On citera des expositions, des biographies, photographies, articles de presse, livres… sur la vie, la carrière et les œuvres artistiques des groupes de musique moderne kabyle, des exposition d'anciens disques et cassettes audio des groupes, et une projection de clips et chansons des groupes, en plus d'une vente dédicace des manuels didactiques et DVD de l'apprentissage de la guitare par l'auteur et professeur de musique, Hoine Ouaguenini. L'annexe de la Maison de la Culture Mouloud Mammeri d'Azazga a abrité, pour sa part, une exposition similaire, tandis que les étudiants de l'Ecole des Beaux Arts d'Azazga se sont distingués en réalisant une fresque à l'effigie des membres de ces groupes qui, au cours des années d'oppression linguistique et culturelle, de privation des libertés démocratiques, individuelles et collectives, ont chanté tout haut la liberté et ouvert la porte de la question de la revendication identitaire.