Une exposition de caricatures, œuvres de l'artiste palestinien disparu Naji Al Ali, se tient depuis jeudi dernier à la bibliothèque centrale de M'sila dans le cadre de la manifestation «El Qods, capitale éternelle de la culture arabe». L'exposition est intitulée «Le printemps de Handhala» en référence au personnage le plus célèbre des caricatures de cet illustre artiste. Apparu pour la première fois en 1969 dans un journal koweïtien, Handhala est un petit garçon de 10 ans, pieds nus, paraissant toujours de dos. L'artiste incarnait, par son image, la tragédie du peuple palestinien et le sentiment d'abandon devant la passivité devant son malheur. Naji Al Ali compte parmi les rares artistes arabes jouissant d'une renommée internationale grâce à ses caricatures caustiques, abordant avec audace mais aussi beaucoup de talent, la situation du monde arabe, en insistant particulièrement sur le combat du peuple palestinien pour sa liberté, ses souffrances et la barbarie des forces d'occupation israéliennes. Naji est né en 1936 au village Echajara, en Galilée. Sa famille s'était expatriée vers le camp de réfugiés de Ein El Heloue au Liban. Il fit ses premières études à l'école de l'union des églises chrétiennes avant de se rendre en Arabie Saoudite et au Koweït où il commença à publier ses œuvres. Il fait paraître ses caricatures dans trois ouvrages parus en 1976, 1983 et 1985. Il a été assassiné à Londres (Grande-Bretagne) en 1987. En 1988, l'Association mondiale des journaux lui décerne, à titre posthume, le prix Golden Pen of Freedom, reçu par sa femme Widad et son fils Khaled. Pour l'association, Naji est «l'un des plus grands caricaturistes du XXe siècle».