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La résistance de Handhala
El Qods, capitale de la culture arabe
Publié dans Le Temps d'Algérie le 08 - 04 - 2009

Handhala, le petit bonhomme palestinien, est en virée printanière à Alger, à la Galerie Mohamed Racim. Jusqu'au 15 avril, vous pouvez vous promener à travers cette exposition organisée par l'Union nationale des arts culturels dans le cadre de «Al Qods, capitale de la culture arabe 2009».
Pieds nus, le dos tourné, Handhala observe et vit la cause palestinienne. Comme son concepteur, le caricaturiste Naji Al Ali, Handhala, petit garçon de 10 ans, traîne dans un camp de réfugiés. Naji avait, avec ses parents, quitté la Palestine après la Nekba de 1948 et vécu dans le camp d'Ain al-Hilwey, au sud du Liban. Des milliers de Palestiniens allaient subir ce déracinement.
C'est en fait grâce au célèbre écrivain et homme politique, Ghassan Kanafani, mort lors d'un attentat à la voiture piégée à Beyrouth, que ses dessins seront publiés pour la première fois dans un journal (Al Hurriya). Avec plus 40 000 dessins, Naji Al Ali va marquer le monde de la caricature. La naissance de Handhala a été enregistrée en 1969 dans un quotidien koweitien Al-Sîyâsa. Personne ne se rendait compte alors du symbolisme porté par cette figure apatride, véritable témoin du drame vécu par le peuple palestinien.
Handhala est aussi le nom d'un arbrisseau très résistant qui pousse dans le désert. Naji Al Ali a voulu par ce nom crier à travers ses coups de crayon la résistance de ce petit garçon, de son peuple et de sa terre, la Palestine.Des centaines de dessins ont pour témoin ce petit garçon qui ne vous regarde jamais car comme le disait son père Naji, «Handhala ne devrait dévoiler son visage que le jour où la dignité arabe ne serait plus menacée, et qu'elle aurait retrouvé sa liberté et son humanité».
Naji était très critique envers les pays arabes et leur accointance avec les pays, soutiens d'Israël. Ses dessins ne le cachaient pas. C'était également une critique dirigée contre les dirigeants de l'OLP et la manière dont les négociations étaient entreprises car lui n'acceptait qu'une seule issue à la souffrance et à la résistance de son peuple : reprendre tous les territoires de la Palestine historique.
Ce caricaturiste de renom, détenteur de plusieurs prix, a été assassiné par balle en 1987 à Londres. Pourtant Handhala est toujours là... Handhala résiste car on n'assassine pas les causes justes.


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