Souvenez-vous : de quelle manière vous a-t-on appris à lire, à l'école primaire ? Si votre instituteur vous a fait apprendre par cœur des listes de mots (à restituer ensuite sous la forme de dictées), vous avez été éduqué grâce à la méthode dite «globale». A l'inverse, si vous avez d'abord étudié chaque syllabe («ba», «bo», «bi», «bu», et ainsi de suite...) avant de les utiliser pour composer des mots, vous avez probablement eu droit à la méthode «syllabique». Aujourd'hui, c'est cette dernière qui américaine, la méthode syllabique serait plus efficace que la méthode globale, et de loin. Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs se sont amusés à créer un nouveau langage (!), puis l'ont enseigné à deux groupes d'enfants volontaires. Le premier avait droit à la méthode syllabique, le second, à la méthode globale. En même temps, à l'aide d'un électroencéphalogramme (ou EEG), ils ont observé les connexions cérébrales qui s'opéraient dans les cerveaux concernés. Un apprentissage plus rapide et moins pénible pour l'enfant Verdict : chez les enfants, la méthode syllabique fait surtout travailler la partie gauche du cerveau, et notamment les aires consacrées au langage et au visuel. La méthode globale, elle, n'éveille que certaines zones de l'hémisphère droit, peu nombreuses. «Les connexions cérébrales sont plus importantes et plus intenses chez les enfants ayant appris à lire avec la méthode syllabique, explique le principal auteur de l'étude. L'apprentissage est donc plus rapide, moins pénible et plus efficace.» Une bonne raison supplémentaire pour surveiller de près les devoirs de lecture du petit dernier.