La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune, a réaffirmé, hier, lors d'une conférence de presse organisée au Centre international de presse (CIP) de Kouba, l'option socialiste de son parti afin dira-t-elle de “préserver les intérêts du pays et du peuple, face aux multiples crises engendrées par le système capitaliste”. Pour la candidate malheureuse à la présidentielle, le socialisme demeure l'unique solution pour mettre fin à la crise financière. “Revenir vers le socialisme reste la seule solution pour en finir avec la crise financière qui secoue le monde actuellement et dont aucun pays ne peut échapper. Je ne parle pas bien sûr du régime stalinien qui a précipité la chute du bloc communiste”, a-t-elle ajouté. Néanmoins, cette conférence de presse a été l'occasion pour la SG du PT de revenir à la charge et de tirer à boulets rouges sur la politique économique du gouvernement. Du droit de grève des policiers, de la campagne électorale en passant par le statut des journalistes et le pouvoir d'achat, Mme Hanoune juge que les lois actuelles ne sont pas en référence avec la réalité. “Notre inflation est importée, et les chiffres avancés par le gouvernement sont faux. On parle d'augmentation des salaires, celle-là n'a eu aucun impact sur le pouvoir d'achat, il ne s'agit là, en fait, que des dribles du gouvernement, car l'augmentation des salaires doit aller en fonction des augmentations des prix. Aujourd'hui, les gens vivent constamment sous la menace des licenciements, que ce soit au niveau de la fonction publique que du privé. Aujourd'hui, 50% des travailleurs employés chez le privé ne sont pas déclarés”, indiquera-t-elle. Louisa Hanoune s'en prendra au Premier ministre Ahmed Ouyahia, le ministre des Finances, Karim Djoudi et Tayeb Louh, ministre du Travail. “Le ministre du Travail déclare que notre pays respecte les lois du travail de l'OIT, c'est faux, au contraire tout est bafoué. Ce sont des contradictions que nous avons notamment dénoncées lors de la campagne pour les présidentielles”. D'ailleurs, dans ce contexte, Mme Hanoune a encore une fois dénoncé la fraude qui a caractérisé cette élection, tout en plaidant pour une assemblée populaire souveraine. “Le Président ne peut rien changer tout seul. Il faut donc une vraie assemblée qui permettra avant tout de réhabiliter l'Etat, de permettre sa stabilité, mais par-dessus tout, lui rendre sa crédibilité. Le 9 avril dernier, il y a eu une grande fraude, une machine totalement incontournable. Les masques sont tombés.” La presse et les pressions qu'elle subit ont été aussi évoquées par Mme Hanoune. “La presse peut-elle réellement jouer son rôle face à une justice qui n'est pas indépendante. Pourtant avec une justice indépendante, il y va de la crédibilité de l'Etat. Il faut donc offrir une immunité pour les journalistes. Un statut pour les protéger contre toute forme de pression”, dira-t-elle encore. La reconduction du même gouvernement a été également évoquée par la secrétaire générale du PT. “Les raisons du maintien du gouvernement sont connues, il s'agit du projet du président français Sarkozy à savoir l'UPM, la Palestine, en fait, il s'agit de la politique étrangère qui dicte ses choix. Voir un émissaire du président Obama à Alger et féliciter le candidat élu avant même la prestation de serment, c'est du jamais vu”, dira-t-elle. Toutefois, Mme Hanoune présentera des solutions de sortie de crise en pointant du doigt les sociétés étrangères implantées en Algérie. “Aujourd'hui, il y a plus de liquidités et les sociétés étrangères trouvent le moyen d'exiger des crédits allant jusqu'à 70%. Le gouvernement veut privatiser même les banques.” Enfin, Louisa Hanoune propose de prendre l'exemple de l'Equateur et du Venezuela afin de sortir de la crise.