La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit a affirmé samedi à Alger que la grève observée par le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (CNAPESTE) était "illégale" assurant que le syndicat recourait de manière "abusive" au droit à la grève. Dans une conférence animée au siège du ministère, Mme Benghebrit a déploré la décision du CNAPESTE de poursuivre la grève en dépit, a-t-elle dit, du procès verbal signé entre les deux parties le 8 mars sanctionnant plus de 10 heures de négociations affirmant que le débrayage du CNAPESTE était "illégal". "La grève illimitée observée par le CNAPESTE est illégal et nous avons pris les mesures qui s'imposent en appliquant la loi", a-t-elle ajouté. Réitérant que l'avenir de l'école algérienne était en "danger" en raison des grèves répétées des syndicats du secteur depuis plus d'une dizaine d'années, Mme Benghebrit a qualifié de "structurels" ces mouvements de grève d'autant plus que la situation que le pays traverse exige de la "solidarité, de l'engagement et le sens de la mesure". Elle a, par la même, rappelé l'urgence d'élaborer une charte d'éthique du secteur de l'Education afin de dégager un consensus entre les composantes de la corporation pour "instaurer un climat propice à la réalisation des objectifs escomptés". Les 14 revendications soulevées par le CNAPESTE "ont été prises en charge par le ministère", a fait savoir la première responsable du secteur soulignant que certains points dépassaient les prérogatives de la tutelle et les lois en vigueur telle la promotion systématique. Mme Benghebrit a affirmé, à ce propos, que la revendication relative à la promotion systématique est "contraire aux dispositions de l'ordonnance 06-03 du 15 juillet 2006 portant statut particulier de la fonction publique". A une question sur les mesures prises face à ce mouvement de grève, la ministre a indiqué que "lorsque son secteur entame des consultations ou des négociations avec un syndicat, il applique la loi à la lettre" ajoutant que le CNAPESTE a "avancé ses revendications pour faire pression sur la tutelle alors qu'il a besoin à l'instar des autres syndicats d'une formation en matière de négociation", selon elle. Pour ce qui est des solutions proposées pour le rattrapage des cours, Mme Benghebrit a dit que chaque établissement avait "ses propres solutions" appelant les parents d'élèves à accompagner leurs enfants avec la collaboration des responsables de lycées. A ce propos, Mme Benghebrit a estimé que les grèves répétées dans le secteur sont susceptibles de nous amener à mettre en œuvre l'initiative de renouvellement pédagogique à travers l'enseignement à distance et l'utilisation de l'informatique. Parmi les conséquences de la grève, la ministre a réaffirmé le recours à la ponction sur salaires des enseignants grévistes, mission confiée aux directeurs des établissements éducatifs et des directeurs de l'Education de wilaya. S'agissant de la possibilité de remplacer les enseignants grévistes pour rattraper les cours,Mme Benghebrit a indiqué qu'il "ne s'agissait pas de remplacement, le ministère a fait appel à des enseignants retraités pour l'accompagnement et le soutien des élèves. Evoquant les résultats de sa dernière réunion avec le ministre du travail et le secrétaire général de l'UGTA, la ministre a indiqué que cette réunion "était ordinaire et s'inscrivait dans le cadre de la série des rencontres programmées avec les différents secteurs "soulignant que "le débat se poursuit". Elle a en outre démenti les rumeurs faisant état du report de l'examen blanc du baccalauréat, soulignant qu'elles tendent à susciter la panique et à perturber les élèves. La ministre a également saisi l'occasion pour saluer l'esprit de responsabilité et la sagesse de la coordination syndicale en dépit de la similitude de ses revendications et celles du CNAPESTE. Mme Benghebrit a indiqué que la coordination syndicale a préféré placer l'intérêt de l'élève au dessus de toute considération et de poursuivre le dialogue avec la tutelle. La ministre a enfin souligné la nécessité que "tout un chacun assume la responsabilité de la situation prévalant dans le secteur et contribue à instaurer un climat de confiance" ajoutant qu'il "n'est pas trop tard pour rattraper les cours".