Environ 4 à 6% des femmes enceintes développent un diabète dit «gestationnel», qui disparaîtra après l'accouchement. Il impose à la future maman un suivi médical spécifique. Une femme non diabétique peut présenter des taux de sucre dans le sang excessifs pendant une grossesse, puis revenir à des valeurs normales ensuite. C'est ce qu'on appelle le «diabète gestationnel» ; il est dû au fait que le pancréas de la future maman peine à augmenter suffisamment sa production d'insuline pour faire face aux besoins du moment. Une pathologie en augmentation Depuis plusieurs années, cette pathologie devient plus fréquente. En effet, les femmes choisissent d'avoir leurs enfants de plus en plus tard, et sont de plus en plus concernées - comme l'ensemble de la population - par le surpoids et l'obésité. Elles se rapprochent ainsi du profil à risque des futurs diabétiques. Les femmes concernées sont dépistées dans le cadre de la surveillance médicale de la grossesse. Avec l'aide de leur médecin, elles doivent tout faire pour maintenir des glycémies normales tout en ayant des apports alimentaires suffisants et de qualité. Elles s'appuieront sur des conseils diététiques adaptés, et s'astreindront à réaliser elles-mêmes une surveillance régulière de leur glycémie. Elles seront si nécessaire traitées par des injections d'insuline. Dans les cas les plus complexes, l'appropriation de ces règles peut nécessiter un bref séjour en hôpital pour bénéficier d'un accompagnement et de conseils sur mesure. Des risques non négligeables Le respect de cette «discipline de vie» permet dans la plupart des cas de mener une grossesse normale. Il ne faut pas négliger pour autant les risques du diabète gestationnel : si l'hyperglycémie maternelle n'est pas dépistée assez tôt, ou si elle n'est pas parfaitement corrigée, le bébé peut prendre trop de poids (4 kg et plus), ce qui peut créer des difficultés d'accouchement, voire imposer une césarienne. Pour l'accouchement, on se dirigera vers une maternité adaptée au suivi de ce type de grossesse pour éviter d'éventuelles complications. En particulier, il existe pour le bébé un risque d'hypoglycémie après la naissance : son pancréas s'est habitué à secréter trop d'insuline si les glycémies de sa mère n'étaient pas parfaitement corrigées. Quelques jours sont alors nécessaires pour revenir à la normale. Ensuite, sauf très rares exceptions, les mères qui ont connu un diabète gestationnel retrouvent ensuite des valeurs de glycémie normales. Elles doivent savoir toutefois que leur pathologie signale une faiblesse du pancréas qui peut se traduire par une récidive du diabète gestationnel en cas de nouvelle grossesse et, quelques années plus tard, par l'apparition d'un diabète de type 2. D'où l'intérêt de mettre en place sans attendre une hygiène de vie préventive : perte de poids, alimentation adaptée et activité physique régulière.