Grâce à la politique de développement entreprise et la pluviométrie enregistrée l'Algérie économisera cette année des devises importantes pour l'achat de blé. Le ministère de l'Agriculture et du Développement rural s'attend une production céréalière «très importante». L'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) a été instruit de préparer ses silos de stockage et à acheter au même prix de l'an dernier la production nationale. En effet, la production céréalière nationale sera «remarquable» cette année, selon le responsable de la cellule de la communication au ministère de l'Agriculture, M. Berchiche, joint hier à ce sujet. Sans fournir de prévisions des quantités attendues, ce cadre du département de l'Agriculture a souligné que l'Etat maintient sa politique d'achat de la production algérienne aux prix pratiqués l'an dernier. Le gouvernement a décidé, indique-t-il, de reconduire les prix à la production, à savoir un quintal de blé dur à 4500 DA et un quintal de blé tendre à 3500 DA. L'objectif est d'encourager les agriculteurs algériens à continuer à investir dans cette filière considérée désormais stratégique au vu de la facture d'importation ayant enregistrée depuis quelques années une hausse vertigineuse. Durant l'année 2008, elle était de l'ordre de 4,057 milliards de dollars contre 1,977 milliard de dollars pour l'année 2007. Pour le premier trimestre 2009, les services des douanes ont annoncé une baisse de l'importation de blé ayant atteint 1,383 million de tonnes pour un montant de 539,4 millions de dollars contre 2,7 millions de tonnes au 1er trimestre 2008 pour 1,37 milliard de dollars. Cette baisse sera plus importante pour toute l'année 2009, a estimé le chargé de la communication au ministère de l'Agriculture. «Il est précoce de faire une évaluation de la baisse de la facture d'importation étant donné que nous n'avons pas encore les stocks de la production nationale. C'est à partir de l'été qu'on pourra avoir une idée plus précise sur l'importation», tient à relever notre source. Les prévisions du département de Benaïssa ont été confortées hier par celles faites par le Centre international des céréales (CIC). Dans un rapport portant sur les prévisions de la production et de la consommation mondiale de blé, le CIC a estimé que «les échanges commerciaux reculeraient de 10 millions de tonnes par rapport à la campagne actuelle. Les importations de l'Iran, de la Turquie, de la Syrie, de l'Algérie et du Maroc devraient chuter suite à de meilleures récoltes au niveau national». Le CIC a situé la production mondiale à 651 millions de tonnes. Selon les prévisions de l'OAIC, la récolte céréalière dépassera les 40 millions de quintaux. Une estimation qui a été faite en avril par le département américain de l'Agriculture (USDA) en faisant ressortir les bonnes conditions météorologiques qui ont favorisé le développement des céréales, dont la production pourrait augmenter de 4 millions de tonnes. Les besoins annuels en produits céréaliers sont estimés à plus de 5 millions de tonnes. L'OAIC agissant en tant que fournisseur et importateur a acquis en avril 150 000 tonnes de blé meunier d'origine optionnelle pour des embarquements en mai et juin, selon des exportateurs européens. A fin février 300 000 tonnes de blé meunier autour de 195 dollars/tonne coût et fret pour des embarquements en mai et juin ont été également acheté.