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Retour précoce des cigognes
Beni Mansour
Publié dans Le Temps d'Algérie le 05 - 05 - 2009

Décidément, le village de Beni Mansour est devenu la destination privilégiée des cigognes, à en juger par le nombre de ces oiseaux migrateurs qui est passé d'un couple, dans les années 1990, à quatre actuellement.
En effet, il existe quatre nids, dont l'un est juché sur le dôme de la mosquée du village, tandis que les trois autres sont construits aux alentours, sur des pylônes électriques.
Tout porte à croire que les femelles de ces couples d'échassier ont pondu des œufs et seraient en train de les couver.
La posture assise et prolongée de ces cigognes, a-t-on remarqué, suggère qu'elles couvent leurs œufs. Ils pondent généralement un œuf ou deux et ne migrent de nouveau, que lorsque les oisillons deviennent jeunes adultes et capables de voler.
Ces échassiers se nourrissent de rongeurs, de batraciens, de reptiles et autres insectes. L'existence de l'oued Amarigh, qui passe par le village, constitue une source de nourriture pour eux.
Il n'est pas rare de voir une cigogne voler dans les airs, un serpent ou une grenouille enserré dans son puissant et effilé bec, qu'elle claque, presque, à longueur de journée, histoire, peut-être, de triturer des aliments ou de communiquer avec d'autres cigognes.
Cependant, d'aucuns au village se posent la question sur le retour durant une saison inhabituelle de ces cigognes. En effet, tout le monde avait remarqué ces oiseaux rappliquer en plein mois de février, donc en hiver. Ce qui a intrigué bon nombre de villageois.
D'habitude, elles reviennent vers la mi-mars, qui enregistre généralement un redoux et des températures fraîches. Pour cette année, elles ont dérogé à la règle par leur retour précoce qui suscite des questionnements.
L'on est tenté, à la lumière de ce constat, de déduire que quelque chose ne tourne pas rond dans la vie de ces migrateurs. Serait-ce le réchauffement de la planète qui en est la cause et qui aurait perturbé l'horloge biologique de ces oiseaux ?
En tout cas, ces oiseaux semblent se plaire, du haut de leurs nids, desquels ils scrutent l'horizon, sous le regard bienveillant des villageois.


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