La coopération dans le tourisme et la concertation contre le terrorisme comptent parmi les aspects les plus discutés entre des ministres algériens et tunisiens en marge de la visite officielle qu'effectue depuis samedi Habib Essid, Premier ministre tunisien en Algérie. Pays voisins, l'Algérie et la Tunisie qui ont tous deux des frontières avec la Libye, pays plongé dans le chaos, partagent un sort commun, notamment face au terrorisme. Terrorisme représenté par notamment l'organisation autoproclamée l'Etat Islamique ou Daech qui occupe déjà du terrain en Libye. Le fait que des centaines de djihadistes tunisiens et algériens se trouvent dans les rangs de Daech en Syrie et en Irak impose à l'Algérie et à la Tunisie le renforcement de la coopération sécuritaire dans le domaine de la lutte anti-terroriste. Le secrétaire d'Etat tunisien chargé des Affaires arabes et africaines, Touhami Abdouli, a estimé hier à Alger que l'expérience algérienne dans la lutte antiterroriste était un «exemple» à suivre. «L'expérience algérienne dans la lutte antiterroriste au niveau des frontières est un exemple à suivre», a indiqué M. Abdouli dans une déclaration à la presse à l'issue de sa rencontre avec le ministre des Affaires maghrébines et africaines et de la coopération internationale, Abdelkader Messahel. Il a dans, le même contexte, félicité l'Algérie pour son rôle dans le règlement de la crise au Mali, affirmant que «cela est dans les traditions de l'Algérie qui s'est de tout temps montrée disposée à apporter son aide». Outre la coopération entre les walis dans les deux pays, la coopération entre l'Algérie et la Tunisie a enregistré un grand progrès sur les plans sécuritaire et de développement au niveau des frontières, est-il noté. Une coordination globale pour sécuriser les frontières communes
Le ministre des Affaires maghrébines et africaines et de la coopération internationale, Abdelkader Messahel, a affirmé de son côté qu'il existait une «coordination globale» entre l'Algérie et la Tunisie pour la sécurisation des frontières communes. Au terme d'une audience accordée au secrétaire d'Etat tunisien chargé des Affaires arabes et africaines, Abdelkader Messahel a déclaré que l'entretien a porté sur la situation sécuritaire dans la région, ajoutant qu'il existait une coordination globale entre l'Algérie et la Tunisie pour la sécurisation des frontières communes. Il a précisé que l'entrevue a permis d'évoquer «la situation dans la région et particulièrement en Libye en tant que voisin de ce pays frère». «Nous œuvrons pour le retour de la stabilité dans ce pays frère, partageons la même vision et nous employons à trouver une solution pacifique et politique à la crise que connaît la Libye», a-t-il poursuivi, exprimant le souhait de l'Algérie et de la Tunisie de voir la «mise en place d'un gouvernement d'union nationale en Libye comme première étape pour un retour de la stabilité dans ce pays» sous l'égide des Nations unies. A été également évoquée au cours de cette visite la réunion de la grande commission de coopération algéro-tunisienne prévue à la fin de l'année en cours.
Projet de ligne maritime
L'Algérie et la Tunisie projettent la réalisation d'une ligne maritime pour favoriser le tourisme entre les deux pays. Le ministre de l'Aménagement, du Tourisme et de l'Artisanat, Amar Ghoul, a annoncé qu'un projet de création d'une «ligne maritime touristique entre les deux pays est à l'étude, qui permettra d'encourager les flux touristiques vers les deux destinations algérienne et tunisienne». D'autres sujets ont été abordés, dont le renforcement du transport terrestre et maritime, le renforcement de la coopération entre les agences touristiques dans les deux pays et la promotion de l'investissement touristique, a encore indiqué le ministre. Mme Tagabo a pour sa part évoqué l'accord des deux parties pour «réactiver les différents accords» conclus dans les secteurs du tourisme et de l'artisanat, ainsi que d'autres points dont le partenariat dans le domaine du tourisme. Le ministre du Commerce Amara Benyounès a annoncé qu'une réunion entre opérateurs algériens et tunisiens se tiendra avant la fin de l'année 2015 dans le cadre du développement de la coopération bilatérale. Dans une déclaration à la presse en marge de sa rencontre avec son homologue tunisien, Ridha Lahoual, Amara Benyounès a indiqué que «le lieu de la rencontre n'a pas encore été fixé», soulignant que les deux pays tiennent à renforcer et à développer leur coopération bilatérale. Le Premier ministre Abdelmalek Sellal s'est entretenu hier à Alger avec le Chef du gouvernement tunisien, Habib Essid, qui effectue une visite officielle de deux jours en Algérie. Ont pris part à la rencontre, du côté algérien, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Nouredine Bedoui, le ministre des Affaires maghrébines et africaines et de la Coopération internationale, Abdelkader Messahel, et le ministre du Commerce, Amara Benyounès. Etaient présents du côté tunisien, la ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Selma Elloumi Rekik, le ministre du Commerce, le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur chargé des affaires sécuritaires, et le secrétaire d'Etat chargé des affaires arabes et africaines. Les entretiens ont été élargis par la suite aux membres des deux délégations. Abdelmalek Sellal a affirmé que la visite du Chef du gouvernement tunisien Habib Essid en Algérie «reflétait le niveau privilégié des relations entre les deux pays». «L'Algérie et la Tunisie sont déterminées à consolider les liens unissant les deux pays et les deux peuples frères afin de concrétiser leurs aspirations à davantage de progrès, de développement et de prospérité», a affirmé le Premier ministre dans son intervention lors de l'entretien élargi aux membres des délégations des deux pays. Cette visite «intervient dans un contexte régional marqué par la recrudescence du terrorisme et de l'extrémisme qui menacent la sécurité et la stabilité de notre région, ce qui nous interpelle à davantage de coordination, de concertation et de coopération en vue de trouver les solutions idoines et les moyens à même d'y faire face», a expliqué le Premier ministre.