L'audition des accusés dans l'affaire Khalifa Bank s'est poursuivie hier avec l'ancien directeur de Khalifa Rent a Car, Amghar Mohand Arezki, qui a été appelé à la barre du tribunal criminel près la cour de Blida. L'accusé est poursuivi pour «formation de groupe de malfaiteurs, escroquerie et abus de confiance. Amghar Mohand Arezki est accusé d'avoir bénéficié d'un crédit de la compagnie Khalifa Rent a Car, située, au moment des faits à Chéraga, en vue de l'achat de deux appartements, le premier situé dans la commune de Sidi M'hamed à proximité de la Rue Khelifa Boukhalfa et le second à Bir Mourad Raïs. Le premier crédit s'élevait à 450 millions de DA que l'accusé devait rembourser par tranches sur 96 mois à travers un prélèvement sur salaire, tandis que le deuxième crédit estimé à 15 millions de DA, a été prélevé du compte de Khalifa Rent a Car après approbation «orale» de Abdelmoumène Khelifa, selon les déclarations de l'accusé. Le prévenu a déclaré à ce propos avoir remboursé 11 millions de DA de la valeur du premier crédit et qu'il était prêt à rembourser le reste du montant. 80 000 clients remboursés ou indemnisés Par ailleurs, le liquidateur judiciaire de Khalifa Bank, Mouncif Badsi a affirmé hier à Blida, dans une déclaration à l'Aps, en marge du procès que, plus de 80 000 anciens clients de Khalifa Bank, en liquidation, ont été soit indemnisés soit remboursés. Il a en effet, indiqué que plus de 76 000 des clients de Khalifa Bank concernés par l'indemnisation plafonnée par la loi à 600 000 de DA, ont été payés par la liquidation à ce jour, et près de 6000 autres concernés par l'apurement réservé aux grands déposants, ont été remboursés. Quelque 106 349 clients Khalifa Bank, objet du procès en cours au tribunal criminel près la cour de Blida, sont concernés par cette indemnisation dont le montant global s'élève à 7,6 milliards de DA, selon les chiffres avancés par le liquidateur. Sur les 106 349 clients, 76 166 ont perçu un total d'indemnisation de 7,2 milliards DA, alors que les 30 000 restants sont des petits déposants, qui n'ont pas encore été payés à ce jour, Badsi a expliqué qu'en réalité seulement quelque 5000 des 30 000 clients seront indemnisés pour un montant global de 430 000 DA, le reste disposant alors, d'avoirs insignifiants, relevant qu'il était «à l'aise» quant à ce dossier. S'agissant des titulaires de comptes importants concernés par l'apurement fixé à 10% de la valeur des sommes déposées, Badsi a précisé que sur les 11 494 créanciers, dont le montant global à rembourser s'élève à 120,66 milliards de DA, près de 5000 ont été réglés. «Nous avons versé, à près de 5000 grands déposants un total de 2,3 milliards de DA, et il nous reste 4000 personnes à qui ont doit 76 milliards de DA mais nous ne pouvons malheureusement leur rembourser que 6 milliards de DA dont nous disposons pour l'instant», a précisé Badsi, présent au procès de l'affaire Khalifa Bank depuis son ouverture. Il a expliqué à ce sujet, que l'opération apurement menée par son équipe a donné lieu à l'élimination de 2623 demandes, pour des raisons de «forme et de non conformité» aux conditions d'indemnisation. En fait, certains déposants usurpateurs ont profité des circonstances de la banqueroute, pour réclamer des avoirs qui ne sont pas les leurs, comptant sur un éventuel non contrôle, a-t-il dit. Badsi a indiqué que la liquidation a récupéré dernièrement une somme de 7 milliards de DA qui sera versée aux clients créanciers de la banque dans le cadre de l'apurement. Il a précisé que la liquidation pourrait revoir à la hausse le taux de remboursement dans le cadre de l'apurement des dossiers des grands déposants, de 10 à 12% si elle parvenait à récupérer les créances de Khalifa Bank détenus auprès des débiteurs qui se chiffrent à environ 34 milliards de DA. Le liquidateur a affirmé qu'il n'était pas en mesure de rembourser la totalité des avoirs des clients faute d'argent, en affirmant que la somme de 97 milliards de DA que l'ancien P-dg de Khalifa Bank «prétendait» lors du procès, avoir laissé dans sa caisse principale, «n'existait que sur les documents». «Les caisses étaient vides», et l'accusé «peut raconter ce qu'il veut pour sauver sa tête», a-t-il dit. Badsi a par ailleurs, fait savoir que sur la décision de la commission bancaire, la liquidation a déposé auprès du tribunal 60 tomes reliés, constituant tous les documents fondamentaux de la banque (dépôts, décomptes ..) qui deviennent publics, donc, accessibles à toute personne désirant les consulter. Il a relevé que la liquidation remettait périodiquement un rapport sur son travail à la commission bancaire, et qu'elle n'avait pas de ce fait de compte à rendre directement à la justice. Badsi a également indiqué que l'opération liquidation de Khalifa Bank sera clôturée dans deux à trois années. Concernant la récupération des biens du groupe Khalifa à l'étranger, il a indiqué que la liquidation n'a rien récupéré, précisant que la villa de cannes (France) propriété de la compagnie aérienne du groupe, Khalifa Airways, avait été «bradée» par la liquidatrice désignée par la justice française.