Le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, a appelé l'ONU à se prononcer sur une date pour l'organisation du référendum d'autodétermination du peuple sahraoui devant mettre fin «définitivement» à la colonisation marocaine. «Le gouvernement sahraoui va demander à l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU au Sahara occidental, Christopher Ross, de fixer une date pour l'organisation du référendum d'autodétermination du peuple sahraoui afin de mettre fin à la colonisation marocaine qui dure depuis 40 ans», a indiqué Ould Salek dans un entretien à l'APS. Le chef de la diplomatie sahraouie a précisé que cette demande sera faite lors du sommet de l'Union africaine, prévu en juin en Afrique du Sud, affirmant que les autorités sahraouies «sont prêtes à organiser ce référendum et à n'importe quel moment». Soulignant que le Maroc «ne cesse d'entraver l'organisation du référendum onusien», Ould Salek a indiqué que le royaume «tente ainsi de gagner du temps d'une part, et d'essayer de donner une certaine légitimité à sa colonisation, d'autre part». Il a dénoncé également «la politique de deux poids deux mesures pratiquée par la France en sa qualité de membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, qui intervient dans certaines régions pour imposer le respect des droits de l'homme, alors qu'au Sahara occidental elle soutient l'occupant marocain qui bafoue ces mêmes droits». Le MAE sahraoui a appelé, par ailleurs, à l'élargissement du mandat de la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental) pour qu'il englobe l'observation du respect des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés. Il a affirmé, à cette occasion, que le peuple sahraoui, après 40 ans de lutte, «reste déterminé à exercer son droit légitime à l'autodétermination et à recouvrer son indépendance, conformément aux résolutions des Nations unies», rappelant que le Sahara occidental, dernière colonie en Afrique, est reconnu par 84 pays dans le monde. Qualifiant de «cuisant échec» les tentatives marocaines de briser la résistance sahraouie, Ould Salek a estimé que «le comportement du Maroc au Sahara occidental est exactement le même que celui de tous les colonisateurs dans le monde». «Le Maroc réprime, nie l'existence d'un peuple et du mouvement de libération, exploite illégalement les ressources naturelles du pays colonisé et s'entête dans sa politique de répression», a-t-il expliqué. «Le Maroc utilise les mêmes pratiques que l'Apartheid en Afrique du Sud et la politique de la terre brûlée d'Israël», a relevé le ministre sahraoui, tout en dénonçant l'édification par le Maroc du «mur de la honte» de 2700 km, bordé de mines séparant les territoires sahraouis avec la présence de plus de 150 000 soldats marocains dans les territoires occupés du Sahara occidental».