Le décès tragique du petit Ramzi ne cesse de susciter l'émoi et la consternation. Un rassemblement a été organisé hier vers 13 h à la place Kennedy d'El Biar, à côté de l'école Moula-Hanine où était scolarisé Ramzi, âgé de 11 ans. Malgré la chaleur, des dizaines de personnes ont répondu à l'appel lancé sur Facebook, en solidarité avec la famille du jeune disparu. Des enfants venus de différentes écoles d'El Biar ont également participé à ce rassemblement qui a duré près de deux heures. Ils portaient des pancartes où on pouvait lire «Je suis Ramzi», «Je ne suis pas un perturbateur», slogans qu'ils criaient en chœur avec leurs petites voix. Des femmes ne pouvaient pas retenir leurs larmes devant cette scène inédite, filmée par près d'une dizaine de caméras de télévisions, y compris étrangères. Des personnes âgées, des parents, des jeunes filles, des lycéens, des collégiens ont répondu à l'appel pour dénoncer la violence contre les enfants sous toutes ses formes. Les gens se souviennent encore des sinistres assassinats de Chaïma, de Haroun et Brahim de Constantine et de beaucoup d'autres enfants victimes de la violence. Les parents de Ramzi n'ont pas rejoint cette foule venue les consoler et leur témoigner leur solidarité pour faire éclater la vérité sur l'assassinat de Ramzi. Ils étaient chez le procureur de la République, selon l'oncle du défunt. Les oncles et tantes du petit ont lancé un appel à témoin et ont tenu à confirmer que l'enfant a été bel et bien victime d'une agression, et que la cause de son décès n'était pas une forte fièvre. «Ceux qui ont vu la scène doivent témoigner et ne doivent pas avoir peur», ont réclamé les membres de la famille de l'enfant, apprécié par ses camarades de classe de troisième année. «Non à la hogra», scandaient certains membres de la famille Mostefaoui, encore sous le choc et inconsolables cinq jours après le drame. Selon l'oncle de l'enfant, «l'enquête suit son cours. C'est compliqué car il y a des enfants dans cette affaire», a-t-il confié, demandant aux journalistes, venus en grand nombre, de laisser l'enquête suivre son cours. La complexité de l'affaire réside dans le fait que les témoins sont des enfants, camarades de classe de la victime. La directrice de l'école primaire où était scolarisé Ramzi s'est refusée à toute déclaration. Elle était pressée d'organiser la réception des enfants, venus en grand nombre rendre hommage à l'enfant disparu. «C'est un drame pour les parents que nous partageons», a déploré un sexagénaire venu de Médéa pour dénoncer la violence à l'égard des enfants. «A trois semaines de la célébration de la Journée internationale de l'enfant, on assiste à l'assassinat d'un enfant», criait une femme, ajoutant être prête à participer à d'autres rassemblements pour dénoncer la violence et réclamer la vérité sur l'agression de Ramzi. «Nous souhaitons que la violence soit bannie et que la maltraitance soit punie», ont répété plusieurs parents d'élèves, qui ont demandé que la place Kennedy soit rebaptisée «Ramzi» pour dire «non à la violence».