Les bénéficiaires du programme de 200 logements socioparticipatifs à Larbâa dont la réalisation a été confiée à l'EPLF de Boumerdès ne savent plus à quel saint se vouer. Entamée en 2002, la réalisation du projet a été brusquement arrêtée sans qu'ils ne soient informés des raisons exactes de cet arrêt inattendu. Sept ans après, le projet dont rêvaient tous les bénéficiaires s'est transformé en véritable cauchemar. Une grande partie d'entre eux risquent d'être exclus de la liste établie en 2002 alors que beaucoup ont bénéficié de l'aide de la CNL et ont payé aussi l'apport personnel estimé à 300 000 dinars au lancement du projet. L'exclusion des bénéficiaires trouve son origine dans les changements des prix des logements qui leur ont été proposés par l'agence foncière. Des changements non prévus et jamais été évoqués dans les nombreuses conventions signées entre les différentes parties au lancement du projet. Le prix de l'unité est passé de 130 millions de dinars en 2002 à plus de 250 millions de dinars en 2009. Les bénéficiaires ont sévèrement contesté cette décision et surtout le sort qui leur a été réservé après toutes ces années d'attente et de souffrance. «C'est ce que nous avons appris la semaine dernière après une rencontre avec le wali de Blida, le directeur des logements et des équipements publics et le directeur de l'agence foncière. Le projet est actuellement géré par l'agence foncière après qu'il a été retiré à l'EPLF de Boumerdès à cause du retard enregistré et des multiples défaillances constatées. Il sera confié à un promoteur privé pour achever sa réalisation». Ils estiment qu'ils ont été «lésés» et qu'ils «continuent de payer le prix des erreurs commises par d'autres». «Beaucoup de bénéficiaires ne peuvent pas se permettre le payement de ce surplus qui nous a été imposé par les autorités concernées. Nous avons postulé pour ces logements au moment où les prix proposés convenaient à nos capacités de payement. Cette augmentation, qui n'est d'ailleurs pas la première, est très pénalisante pour les bénéficiaires. Outre le temps perdu, ce projet nous a causé d'énormes préjudices financier, moral, et autres. Nous sommes sérieusement affectés.» Les nombreuses requêtes adressées par les bénéficiaires aux différents services n'ont pas aboutis à des changements souhaités. «Nous ne sommes pas responsables de l'augmentation des prix ni des autres problèmes qu'a connus le promoteur public. Il n'y a aucune raison qui puisse justifier cette situation d'impasse dans laquelle nous nous retrouvons aujourd'hui.» Les bénéficiaires affirment avoir été confrontés à cette situation au moment de l'arrêt des travaux en 2003. «L'EPLF nous a demandé, à travers des lettres adressées par le notaire, de verser 60 millions de dinars de plus pour pouvoir relancer le projet, sous prétexte de faire le confortement. Nous avons demandé d'arrêter cette procédure et de procéder à une étude technique qui définit le besoin. Après plusieurs rencontres, nous avons fait des concessions et accepter cette nouvelle hausse mais le blocage a persisté.» Aujourd'hui, le chantier est abandonné : «Nous avons demandé d'assurer la sécurité des lieux pour éviter d'autres pertes occasionnées à travers le vol de ferraille et des autres matériaux, mais cela n'a pas été pris en compte. La situation du chantier ne fait que se dégrader et c'est nous qui payeront les conséquences.» Cette situation est également vécue par les bénéficiaires des 60 logements à Bougara et des 54 logements à Meftah, dans la même wilaya. Les bénéficiaires interpellent le ministère et les pouvoirs publics en vue de trouver une solution à ce problème qui ne fait que se compliquer de jour en jour.