Le secrétaire général de l'association Chahid Boudiaf affirme que l'Eplf n'a pas respecté son engagement. Apparemment, l'affaire du projet 614 logements Cnep-APC sis à la cité des 1080 logements dans la commune de Bab Ezzouar, commence à prendre de l'ampleur. Ce projet qui a été entamé en 1989 n'a pas été livré entièrement à ses bénéficiaires, suite au litige existant entre eux et le promoteur immobilier à savoir l'Eplf de Béjaïa. Cette dernière qui a signé une convention avec l'APC de Bab Ezzouar en 2002 pour reprendre les travaux de réalisation des 514 logements restants, exige des bénéficiaires de payer des prix astronomiques pour leur livrer les logements qui sont déjà prêts. Face à ce problème, l'association de la cité Chahid Mohamed Boudiaf représentant les bénéficiaires des 614 logements, ont animé hier une conférence de presse à la Maison de la presse Tahar Djaout, sise au 1er Mai, afin de déplorer cette situation de blocage, causée par un promoteur en complicité avec l'ancien président de l'APC de Bab Ezzouar. Le secrétaire général de l'association s'est longuement étalé sur l'historique de ce projet qui date depuis 16 ans . «En 1989 notre APC a procédé à une annonce sur les différents journaux pour le lancement de l'opération de la promotion immobilière, selon la formule «vente sur plan» dans le cadre APC-Cnep. Les citoyens ont déposé leurs demandes auprès des services de l'APC. Puis une liste a été arrêtée et envoyée à la Cnep suite à une convention qui a été signée entre les deux instances. Comme convenu un versement initial de 20% a été versé par les bénéficiaires», nous dira-t-il avant d'ajouter que «la durée de livraison était fixée à 26 mois». Le projet des 614 logements s' est arrêté à plusieurs reprises, notamment après la livraison des 100 logements entre 1995 et 1996. En 1998 le projet s'est trouvé encore une fois à l'arrêt en raison du problème de financement après retrait de la Cnep. «Le projet est resté en suspens jusqu'au mois de mars de l'année 2004, lors de la visite du président de la République à la commune, il a interrogé les responsables sur ce projet abandonné puis il leur a donné des instructions pour loger les bénéficiaires dans les plus brefs délais même s'il existe le problème des prix de ces logements», affirme M.Abdelouahab Rehali, président de l'association. Le conférencier nous déclare en outre que les bénéficiaires ont appris par la suite que l'APC a signé une convention en 2002 avec le promoteur immobilier Eplf de Béjaïa pour la reprise des travaux. Et sans même les informer, le projet a été transféré de 614 logements APC-Cnep vers le logement social participatif (LSP) et qui sera réalisé par l'Eplf. En contrepartie l'APC a cédé à ce promoteur immobilier une assiette de terrain d'une superficie de plus de 60 hectares à un prix symbolique estimé en 2002 à 250 Da m2 ainsi que la possibilité de réaliser des logements promotionnels et des locaux commerciaux afin de réduire le coût du logement à attribuer. Aussi l'Eplf devait prendre en charge toutes les dettes des entreprises ayant travaillé sur ce projet. Le secrétaire général de l'association affirme que l'Eplf n'a pas respecté son engagement en exigeant des bénéficiaires des 100 logements (1995 et 1996) de payer un autre prix des logements à savoir 200 millions. Ce qui reste inexplicable puisque ce n'est pas cette entreprise qui a réalisé ce projet. En plus, le conférencier s'interroge sur le sort des 146 logements parmi les 614 logements disponibles depuis le mois de mars 2005 mais restés fermés jusqu'à nos jours, sans qu'ils ne soient livrés aux bénéficiaires. «Nous avons demandé une audience au responsable de l'Eplf pour éclaircir cette affaire et avoir les prix officiels de ces logements», estime M.Rehali qui n'a pas manqué de tirer la sonnette d'alarme sur leur déplorable situation, et qui date depuis déjà 16 ans. «Nous en avons marre d'attendre et d'être gérés par des gens opportunistes qui n'ont pas pris en considération les instructions données par le président de la république au cours de sa dernière visite dans la commune. Nous voulons nos droits comme la plupart des citoyens algériens», crient à haute voix les bénéficiaires présents, hier à la conférence de presse.