Le forum d'El Moudjahid a abrité hier une table ronde autour de la question des marchés publics et de la concurrence. Une rencontre qui a vu la participation de Zaïm Ben Saci, président du Conseil national consultatif pour la promotion des PME Ahmed Bengaoud, président de l'Union nationale des entrepreneurs du bâtiment (Uneb) ainsi que plusieurs spécialistes du domaine. Prenant la parole en premier, M. Ben Saci mettra en exergue la nécessité de prendre en considération les petites et moyennes entreprises en leur accordant plus de chances pour investir et, de ce fait, les intégrer dans le secteur des marchés publics. «Désormais, nos PME ont la chance de décrocher un marché public même lorsque l'offre est supérieure de 15% par rapport à celle d'un concurrent étranger», enchaînant : «Notre objectif consiste à réduire le niveau des importations qui ont atteint 40 milliards de dollars au cours de l'année 2008», souligne-t-il. Pour sa part, Abdelhamid Bensiradj, représentant du ministère de l'Habitat, fera savoir que le délai de validité des offres est égal pour tous les soumissionnaires. Les offres techniques et financières sont désormais étudiées et traitées dans la même journée. Idem pour l'ouverture des plis. En ce sens, l'orateur expliquera que la commission chargée de l'étude des différents dossiers et propositions se réunit trois jours par semaine en session plénière et a pour mission de passer à une vitesse supérieure, car le respect des délais demeure très important. En se penchant sur l'aspect concurrentiel, M. Bensiradj affirmera que «le marché est ouvert à tous les soumissionnaires qui doivent, par ailleurs, se mettre au diapason et accepter les règles de la concurrencée». De leur côté, les entrepreneurs représentés par Ahmed Bengaoud n'ont pas tari d'éloges à propos des responsables de la gestion et de la distribution des marchés, ainsi que les appels d'offres. Sur ce point, il révélera que le secteur de l'entrepreneuriat souffre de manipulation, en mettant en avant les dépassements auxquels les entrepreneurs font face. «La manipulation dicte sa loi, notamment concernant l'étude des dossiers et l'ouverture des plis», indiquera Ahmed Bengaoud. Dans le même ordre d'idées, il mettra l'accent sur la politique des «deux poids deux mesures». En effet, certains soumissionnaires sont favorisés par rapport à d'autres. Parfois, il faut recourir aux appels d'offres restreints pour décrocher des marchés de gré à gré. Mais en général, la manipulation reste très complexe dans ce domaine», précisera-t-il.Par ailleurs, le conférencier citera plusieurs cas d'entrepreneurs qui n'ont pas encore été payés depuis les inondations de Bab El Oued en 2001 et du séisme qui a frappé Boumerdès en 2003. S'agissant des obstacles auxquels sont confrontés les concernés, l'intervenant insistera sur le fait que la loi doit être appliquée aussi aux administrations et pas uniquement aux entrepreneurs qui, pour le moindre retard, sont contraints de payer une pénalité. Enfin, Ahmed Bengaoud proposera l'élargissement de la commission existante aux sociétés privées et à la société civile. En somme, une structure tripartite.