A Tizi Ouzou, la grève des enseignants de l'université Mouloud-Mammeri fait peser le risque d'une année blanche. Affiliés au Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), les enseignants de différents campus de l'université de Tizi Ouzou viennent de boucler, en effet, leur 7e semaine de grève enclenchée en vue de faire aboutir leurs revendications socioprofessionnelles. Les grévistes dénoncent, encore une fois, le «mutisme» des autorités concernées. Ils disent à travers une énième déclaration rendue publique, que «les responsables concernés, tant à l'échelle locale que nationale, continuent à se murer dans un silence incompréhensible face aux revendications reconnues pourtant légitimes par tous». Les enseignants du supérieur ont effectivement, à maintes reprises, exposé leur plate-forme de revendications avant et durant leur grève. En vain. Ils le rappellent d'ailleurs : «Ni le recteur, saisi encore une fois par écrit le 17 mars pour se prononcer sur notre proposition de protocole d'accord sanctionnant les deux réunions de travail tenues avec lui les dimanche 8 et jeudi 12 février 2015 au niveau du rectorat, en présence des doyens, ni le wali, saisi à la même date pour le relancer sur la concrétisation de ses promesses faites devant des centaines d'enseignants qu'il a rencontrés à l'auditorium de Hasnaoua le 12 mars 2015, encore moins le Premier ministre, sollicité en dernier ressort, par écrit, le 22 mars dernier, pour user de son autorité afin d'imposer des solutions et pour accorder une audience à une délégation des représentants du Cnes-Ummto, n'ont pas fait jusqu'à ce jour le moindre pas dans la recherche d'un dénouement à cette situation qui risque sérieusement de compromettre l'année universitaire en cours», écrivent-ils. Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mohamed Mebarki, n'a, lui aussi, pas donné suite aux promesses faites lors de son dernier déplacement dans la ville de Tizi Ouzou le 10 février. Le ministre, jugeant alors plus important d'inspecter les chantiers des nouvelles résidences universitaires lancés à Tizi Ouzou, a été approché par les enseignants qui lui ont fait part des conditions dans lesquelles ils pataugent. Interpellé, Mebarki leur a promis «une bonne nouvelle» qui leur sera annoncée. Rien depuis. Le mutisme des autorités concernées, notamment le ministère de l'Enseignement supérieur, a soulevé plusieurs interrogations chez les grévistes. Ces derniers se demandent si «l'université relève du superflu dans ce pays pour qu'on fasse si peu cas d'une grève qui dure depuis presque deux mois».