La section syndicale du Conseil national des enseignants du supérieur de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou (CNES-UMMTO) a appelé à un rassemblement, aujourd'hui, devant le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. «Nous avons lancé un appel à tous les enseignants qui partagent nos valeurs et notre vision des choses pour rejoindre le rassemblement», informe le coordinateur du CNES-UMMTO. Pour Samy Hassani, le but de la manifestation est de «tirer la sonnette d'alarme sur l'état de l'université. Nous sommes en grève (à l'université de Tizi Ouzou) depuis trois semaines et cela ne semble inquiéter personne». Dans une pétition lancée sur le site de la section syndicale, le CNES-UMMTO appelle à «une dynamique de redressement de l'université algérienne et pour contrecarrer le projet de révision du statut de l'enseignant-chercheur préparé en catimini par la tutelle en connivence avec leurs relais, sans associer les premiers concernés». Signée par plus de 120 enseignants-chercheurs de différentes universités du pays, la pétition pose quatre «exigences» : la protection de la dignité de l'enseignant-chercheur ; la valorisation de l'expérience professionnelle par la séparation entre les grades de la recherche et ceux de l'enseignement ; l'amélioration et la protection du pouvoir d'achat ; la valorisation des diplômes de magistère et de doctorat ès-sciences. En grève depuis le 11 février dernier, les enseignants contestataires de l'université de Tizi Ouzou ont organisé deux marches vers le siège de la wilaya. La dernière, le 2 mars, a été sanctionnée deux jours plus tard par une réunion en assemblée générale fixant le plan d'action pour la semaine du 8 au 12 mars courant. Ainsi, dans la déclaration de l'AG, il est fait état de la déclinaison de l'invitation du wali de Tizi Ouzou pour le 8 mars suite à son refus de les recevoir le jour de la marche ; l'organisation du rassemblement d'aujourd'hui devant le ministère de tutelle ainsi que l'occupation du rectorat de Tizi Ouzou le 11 du même mois. Contestant du même coup le mutisme du ministère de l'Enseignement supérieur et le silence du bureau national du CNES, la section locale de l'UMMTO lance un nouveau souffle contestataire pour faire entendre la voix de l'enseignant-chercheur dans une université en ébullition. «Par sa passivité, c'est la tutelle qui pousse la situation au pourrissement», regrette Samy Hassani.