T. K. et T. Y. sont deux frères accusés qui ont comparu hier devant le tribunal criminel de la cour d'Alger, afin de répondre pour des chefs d'inculpation d'homicide volontaire avec préméditation. Incarcérés depuis six ans, ces accusés condamnés à la peine capitale ont intenté un pourvoi en cassation auprès de la Cour suprême dans l'intention d'obtenir les mesures atténuantes dans la mesure où ils ont reconnu les charges que la chambre d'accusation a retenues contre eux. Quant à la troisième personne accusée dans cette affaire, elle a préféré s'enfuir. L'accusé principal T. K. a reconnu devant les agents de police que sa femme B. S. l'a aidé à jeter le cadavre dans la cave du bâtiment. Comme elle a participé à dissimuler toutes les traces pouvant dévoiler le crime. Une fois arrivé devant la cour de cassation, le tueur nie le fait que son frère et sa femme ont participé à ce crime, en déclarant qu'il était sous l'effet de stupéfiants quand il a commis son acte odieux. Tout de même, leur présence sur les lieux du crime et leur silence constituent une charge de plus pour les condamner. L'affaire remonte au 12 avril 2003. Le drame a été commis dans une vieille bâtisse abandonnée de Bab El Oued. Les deux frères, des vagabonds, s'y étaient installés. L'aîné s'était même marié, croyant trouver une solution définitive à son errance. Mais la stabilité n'a pas duré. Les agents de police les ont chassés de l'immeuble qui menaçait de s'effondrer à tout moment. Les trois occupants, qui n'avaient pas où aller, ont trouvé quand même un autre refuge, loin du regard des agents de police qui perturbaient leur vie. Occuper les chambres existant au niveau de la terrasse et cadenasser la porte de l'extérieur. La ruse a réussi. T. K. a même partagé les quatre chambres avec son ami vivant en ménage avec une femme qu'il a mise enceinte. Les deux couples ont entretenu de bonnes relations. Le frère de l'accusé, quant à lui, a occupé un autre appartement dans le même édifice. L'amitié entre ces habitants a duré plus d'une année. Un beau jour, alors que les deux amis continuaient à fermer la porte de la terrasse de l'extérieur, la victime, qui avait cassé la veille le cadenas, ne s'est pas donné la peine d'en acheter un autre. L'accusé qui rentre le soir ivre s'était dirigé directement pour gronder son ami. Ce dernier, épuisé, ne voulait pas se disputer. Il est entré dans sa chambre. L'accusé l'a poursuivi. Au moment où la victime s'est retournée, l'accusé qui avait fait sortir sa baïonnette lui a asséné cinq coups. La victime a rendu l'âme sur place. Les personnes présentes, à savoir le frère et l'épouse du criminel, n'ont pas bougé le petit doigt pour s'opposer à la violence. Pis encore, ils l'ont aidé à jeter le cadavre du sixième étage. Une fois arrivés à la cave, les trois complices qui craignaient que leur crime ne soit dénoncé ont hésité quant à la manière de se débarrasser du cadavre. Ils ont même acheté six bouteilles d'acide pour le brûler. En définitive, ils ont opté pour la méthode qui s'est retournée contre eux. Ils l'ont récupéré de la cave pour le garder dans le garage séparé par cette cave par une petite fenêtre. Le cadavre a été découvert par le propriétaire du garage dans un état de décomposition avancée. T. Y., qui n'a pas tenu le coup, est vite allé au commissariat de police pour dénoncer son frère. C'est ainsi que l'enquête a été entamée et les auteurs du crime écroués. Le représentant du ministère public a requis la peine capitale à l'encontre de deux accusés. La sentence a été maintenue par le jury pour l'accusé principal. Le frère, lui, a été condamné à quinze ans de réclusion. Quant à la troisième accusée, elle a été condamnée à la peine capitale par contumace.