«En avril ne te découvre pas d'un fil, en mai fais ce qu'il te plait !» c'est cet adage (pas toujours éprouvé du reste) qui semble avoir décidé messieurs Fabrice Morio, directeur du Centre culturel français de Annaba (CCF) et Mohamed Tayeb Laskri, recteur de l'université Badji Mokhtar de Annaba de prendre le risque (qui n'en est pas vraiment un) d'organiser, en ces jours de printemps, un festival de cinéma en plein air. Cette manifestation première du genre, dénommée «Cinéma sous les étoiles» va prendre ses quartiers, dés ce jeudi, à l'ex-lycée Pierre et Marie Curie à Annaba et va durer une bonne semaine, c'est-à-dire jusqu'au 21 courant. Il faut savoir que le lycée Pierre et Marie Curie où le CCF va installer son écran est, en fait, l'ancien «lycée français» qui appartient, depuis le début des années 90, à l'université Badji Mokhtar. Ainsi, chaque soir un film sera projeté dans la cour de cet ancien lycée qui a vu passer de nombreux potaches dont certains sont devenus célèbres. Prélude musical Les projections auront lieu sur un écran géant de 13 x 8m avec un son en stéréo Dolby Digital et avec pour format le…. 35 mm. Bref du cinéma. Du vrai ! Et l'on peut même dire plus puisque le prélude de chaque soirée sera aussi musical grâce à Foursane El Djanoub, Ethnosphère, Hamouche, Billel Gnawa et Krikrou. Des groupes à découvrir. Pour la soirée d'ouverture, ce sera Chroniques des années de braise de Mohamed Lakhdar Hamina, Palme d'or au Festival de Cannes de 1975, un classique s'il en est qui viendra inaugurer avec faste ladite manifestation. Le réalisateur «himself» viendra présenter son film, une fresque de l'histoire de l'Algérie contemporaine. Il y est programmé, ainsi, une sélection d'œuvres connues et d'autres moins connues. Ce sera surtout une occasion de revoir certains et de découvrir des productions de chez «nos voisins de proximité - Tunisie - Italie (Sardaigne)» tel que précisé dans la notice du CCF. Bien sûr, le cinéma français ne sera pas en reste puisque la jolie frimousse d'Audrey Tautou ne manquera pas de faire son apparition dans Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain, un personnage en passe d'être détrôné aujourd'hui par celui de Coco Chanel. Même Astérix et Obélix de l'Oranais Alain Chabat seront là. Il y aura aussi Diva de Jean-Jacques Beineix. Pour le cinéma algérien il y aura l'incontournable Mascarades de Lyès Salem dont deux de ses courts métrages seront également présentés au public annabi. Pour la Tunisie , il y aura Les Silences du palais de la Tunisienne Moufida Tlatli, Tanit d'or des Journées cinématographiques de Carthage en 1994. Pour l'Italie et pour la Sardaigne en particulier, il y aura le célèbre Padre Padrone de Paolo et Vittorio Taviani, Palme d'or au festival de Cannes en 1977. Rencontre avec Lakhdar Hamina Pour donner un air studieux à cette manifestation, il y est prévu durant la journée, des débats au CCF sur le Boulevard du 1er Novembre. En plus d'une rencontre avec Mohamed Lakhdar Hamina, il y aura notamment, jeudi prochain, une conférence de Abdou B. sur «Le cinéma algérien, ses perspectives dans la chaîne production/création/diffusion». Pour Fabrice Morio, le directeur du CCF de Annaba : «Il s'agit de quelques passerelles de mises en miroir avec quelques films programmés la veille au soir. L'occasion de compléter ses connaissances autour du réalisateur, de ses œuvres ou d'élargir le champ sur le cinéma». Il en va ainsi, par exemple, de la projection d'un film-documentaire de Jean-Paul Fargier mettant en relief la vie de cet artiste complet qu'était Jean Cocteau. Cette projection suivie d'un débat aura lieu au lendemain du visionnage de l'inénarrable La Belle et la bête, un film fantastique qui a fait date dans l'imaginaire de nombreux cinéphiles. Aujourd'hui, à coup sûr, il fera «tilt» sous le ciel étoilé de la Coquette. Par Mohamed Cherif Lachichi
-Billet d'entrée : 120 DA -Tarif réduit : 60 DA (adhérents du CCF et étudiants sur présentation d'une carte)