Les Algériens s'intéressent de plus en plus au jardinage et à la décoration de leur maison. La variété des plantes ornementales et autres arbres fruitiers pousse à cette nouvelle tendance. Selon l'agronome veillant sur le suivi des plantes au niveau du Terrarium du Bois des cars, à Dély Ibrahim, cet engouement est le résultat du changement des normes urbanistiques imposées par les autorités. «Il y a quelques années, penser aux espaces verts ou à entourer sa maison d'un jardin contenant des collections de plantes était une utopie. Les citoyens ne pensaient qu'aux grandes bâtisses au détriment de l'aspect esthétique. Mais depuis l'adoption de la loi régulant l'urbanisme, les Algériens font plus attention au style architectural, notamment au jardin», a affirmé cet amoureux de la nature. Et d'ajouter : «Les citoyens intéressés par le jardinage nous sollicitent régulièrement afin de leur élaborer des plans de décoration pour leur maison selon les plantes demandées et l'espace réservé. Le jasmin, le rosier et le chèvrefeuille sont les plantes les plus demandées par les clients qui fréquentent cet espace réservé spécialement à la vente», a-t-il déclaré. Questionné à propos de la vente des plantes médicinales, telles que le romarin et la sauge, notre agronome a assuré que bien qu'elles aient des bienfaits reconnus, ces plantes ont souvent des effets nuisibles, surtout si on ne connaît pas la quantité et la manière de les utiliser. De ce fait, ce passionné de la nature refuse d'assumer la responsabilité de la vente de ce genre de plantes. D'autant plus que certains ne respectent pas la dose indiquée. Notre interlocuteur n'a pas manqué de soulever les difficultés rencontrées dans l'exercice de son métier qui demande beaucoup d'entretien et de patience. Il se lamente du fait que des opportunistes ont commencé à investir ce domaine sans posséder suffisamment de connaissances qui leur permettent de suivre et de garantir la réussite de la plantation des variétés vendues. «Ils arnaquent généralement les clients. Ces derniers deviennent méfiants à l'égard de tous les botanistes. Face à l'anarchie qui commence à régner, le cultivateur est le seul perdant. D'ailleurs, ceux qui n'ont pas pu résister ont déjà quitté le terrain, laissant le champ libre aux attentistes», a-t-il déploré. Enthousiaste, notre interlocuteur a profité de notre passage pour féliciter les agents de police qui veillent à la sauvegarde des quelques espaces verts réalisés récemment un peu partout «en faisant beaucoup pour protéger la nature et la protéger de ceux qui veulent la tuer. Heureusement, ce n'est pas le cas de tout le monde», a-t-il souligné. Concernant la rentabilité de ce métier, notre interlocuteur a avoué qu'offrir des roses à sa bien-aimée est devenue une tradition en Algérie. Ce qui constitue un facteur encourageant pour les gérants des pépinières. «Quoi qu'on dise de ce peuple, il reste toujours attaché aux valeurs humaines. Les Algériens aiment la vie et tout ce qui est beau», a-t-il exprimé avec fierté.