Dans les prochaines années, l'option du dessalement d'eau de mer sera intégrée davantage pour améliorer l'approvisionnement de la population en eau potable (AEP). Sur cinq litres produits, un litre proviendra de l'eau dessalée, a indiqué hier le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib. Les treize stations de dessalement fonctionnelles produisent 14% de l'eau mobilisée quotidiennement, tandis qu'à partir de 2018, le taux passera à 20% avec la réalisation de nouvelles stations. «C'est un choix stratégique», a estimé le ministre, qui était invité du Forum de la chaïne I de la radio nationale. Pour développer le domaine du dessalement en Algérie, une nouvelle agence est créée entre Sonatrach et l'Algérienne des eaux (ADE). Cette agence se chargera de la production d'eau dessalée et de l'investissement dans ce domaine. En dépit des grands projets structurants du secteur visant à sécuriser l'Algérie en eau, le stress hydrique n'est pas écarté, d'où la réalisation d'études prospectives à l'horizon 2030. Ces études concernent, à la fois, les bassins hydrographiques et les programmes d'investissements pour préserver les ressources hydriques et garantir l'approvisionnement des citoyens en eau potable. En revanche, la rationalisation de la gestion de l'eau et l'optimisation des investissements sont placés parmi les priorités du secteur qui projette, notamment, d'augmenter l'utilisation des eaux usées épurées dans le secteur agricole à 1,2 milliard m3 en 2017. En effet, le passage de 165 à 200 unités de traitement des eaux usées permettra d'augmenter les volumes d'eaux épurées proposées à titre gracieux pour le secteur agricole, surtout avec la réussite des expériences lancées dans plusieurs wilayas comme Sétif et Tlemcen. Un traitement tertiaire des eaux épurées permettra d'irriguer même les cultures maraîchères, a-t-il fait remarquer. Une première expérience sera réalisée dans la wilaya d'Oran. «L'utilisation des eaux épurées permettra de réserver l'eau des barrages pour l'approvisionnement en eau potable», a relevé M. Necib, rappelant le projet d'augmenter d'un million d'hectares les périmètres irrigués en 2020. Sur cette surface, il est question, explique-t-il, de revaloriser une superficie de 450 000 hectares, soit 45%, et de créer 550 000 hectares. Pour économiser l'eau, un projet de partenariat avec des Espagnols sera lancé dans la wilaya de Relizane pour fabriquer des équipements permettant la rationalisation de l'utilisation de l'eau d'irrigation. Un tel projet contribuera à asseoir «les bases de la bonne gouvernance dans le secteur». Dans le secteur industriel, le ministère étudie avec celui de l'Industrie la possibilité de recyclage des eaux par les entreprises. A propos de la police des eaux, le ministre a annoncé le projet d'un arrêté ministériel visant à renforcer le rôle de ce corps pour notamment mettre un terme aux forages non autorisés et les multiples infractions sur le réseau d'AEP.