Les moyens de promouvoir et de développer l'économie nationale ont été un des axes principaux du plan du gouvernement présenté par le Premier ministre Ahmed Ouyahia lors du Conseil des ministres tenu mardi dernier. Plusieurs mesures ont été arrêtées en vue de permettre la consolidation de la production nationale et sa diversification. Ces mesures concernent plusieurs secteurs d'activité créateurs de richesses et de valeur ajoutée. Le secteur de l'agriculture a eu la part du lion dans ce plan. Les actions envisagées sont basées essentiellement sur la poursuite du programme de développement de ce secteur stratégique. Pour cela, plusieurs décisions ont été prises pour appuyer les mesures contenues dans le plan d'orientation agricole adopté il y a quelques mois. La première décision concerne la levée des contraintes liées au régime juridique des terres agricoles. Le ministère de l'Agriculture devra préparer un nouveau projet de loi pour codifier les conditions de concession agricole en vue d'une meilleure valorisation de ce potentiel. Ce plan vise aussi à renforcer les superficies des terres irriguées et les moyens d'irrigation. Le secteur continuera de bénéficier, au cours du prochain quinquennat, du programme d'appui financier. Celui-ci touchera tous les segments d'activités dans le but de soutenir la sécurité alimentaire de notre pays. Pour cela, le système d'aide publique d'une valeur de 1000 milliards de dinars sera reconduit. L'accent sera également mis sur le développement d'autres activités qui faisaient défaut par le passé, à l'exemple de la régulation des circuits de distribution et l'encadrement des activités de l'agriculture. Un certain nombre de mesures ont été décidées, par ailleurs, pour prendre en charge le secteur de la pêche. Cette politique est appuyée sur le renforcement des infrastructures de base, de la flotte, des équipements et sur l'amélioration de l'encadrement. 1000 milliards de dinars de crédits Le plan d'action du gouvernement a défini les grands traits de la politique visant à développer les industries et les services. Les problèmes rencontrés dans ce secteur seront résolus grâce notamment à l'amélioration de l'offre du foncier, à l'allégement des conditions d'accès aux crédits et de création des entreprises. Ainsi, il est prévu, entre autres, d'engager plus de 1000 milliards de dinars de crédits dans le cadre du Fonds national d'investissement. Le but est de renforcer les projets stratégiques, créer des filiales destinées à financer le capital d'investissement des PME, mettre en place des financements à moyen et à long terme adaptés à la nature des investissements, ainsi que l'offre de la levée des crédits localement pour les investisseurs et partenaires étrangers. Il a été inclus, dans ce contexte, la révision des conditions de mise à niveau des entreprises qui bénéficieront de mesures visant à les améliorer. Le gouvernement compte poursuivre son programme de mise à niveau et de relance des entreprises publiques qui sont encore viables et qui disposent du plan de charge tout en travaillant dans le sens de l'amélioration des conditions de négociation et de conclusion de partenariats avec des opérateurs fiables en vue de moderniser l'outil de production nationale. La politique de cession des entreprises publiques sera également maintenue avec les conditions de préservation de l'emploi et du patrimoine ainsi que la création de richesses. Accompagnement du programme de mise à niveau Le gouvernement a décidé de mettre en place un certain nombre de mesures d'encouragement pour accompagner le programme de mise à niveau des capacités industrielles locales. Plusieurs options sont retenues, dont l'application de la référence nationale à qualité avérée, l'orientation de l'acquisition de matériel, le respect de la norme de qualité d'origine appliquée dans le cadre des conventions internationales et le développement des activités d'ingéniering. Pour ce qui est du développement des capacités d'exportation hors hydrocarbures, le gouvernement a pris des mesures ayant trait notamment au renforcement des agences compétentes, au développement du fret et l'amélioration des circuits et procédures. La promotion du secteur privé est également incluse dans ce plan où tous les efforts seront fournis pour impliquer le privé dans la création de 200 000 PME. Pour ce qui est des investissements directs étrangers, le gouvernement a décidé de les orienter pour mieux prendre en charge le développement les capacités de production locale, le transfert des technologies, et la main-d'œuvre locale. Le secteur du tourisme est l'un des secteurs appelés à connaître une nouvelle dynamique dans le prochain quinquennat. Ceci sera possible grâce à l'encouragement des investissements, l'amélioration de la gestion des établissements publics hôteliers, l'application d'un plan développement de qualité, la promotion de la destination nationale et le renforcement des capacités de l'administration du tourisme permettant une meilleure gestion de toute l'infrastructure. Plusieurs autres actions ont été décidées en vue d'encourager l'activité artisanale avec un plan d'action qui permettra de donner un nouveau souffle à ce secteur de qui dépend l'amélioration de l'image de l'Algérie. Cap sur la valorisation du secteur minier Le plan d'action du gouvernement comprend également une politique visant à valoriser les potentialités énergétiques et minières. L'accent sera mis sur la recherche et l'exploitation des ressources disponibles, la valorisation de la rente des hydrocarbures à travers des investissements locaux, la poursuite du programme national de maîtrise de l'énergie. Dans la perspective d'accroître la mise en valeur des mines, le gouvernement a prévu la création d'un institut algérien des mines. Il prévoit également la mise en place d'un groupe industriel avec pour principales tâches la mise à niveau des entreprises du secteur, la mobilisation des partenariats et l'encouragement de l'investissement. L'utilisation des nouvelles technologies de l'information et de la communication sera généralisée. Pour cela, le secteur est appelé à se développer et à se doter de tous les moyens et équipements lui permettant de faire face à la demande de l'environnement. L'un des projets dont la finalisation est prévue lors de ce quinquennat est celui du cyberparc d'Alger situé à Sidi Abdallah et la réalisation de celui de Annaba. Le gouvernement compte maintenir la paix sociale en entretenant le dialogue et la concertation avec les différents partenaires à travers le cadre de la tripartite et le suivi et la mise à jour du pacte économique et social.