La poursuite de la réconciliation jumelée à une lutte sans merci contre le terrorisme, dans une scène politique assainie et des libertés protégées : ce sont les grands axes de la politique qu'ambitionne de mettre œuvre le Premier ministre Ahmed Ouyahia, en application du programme du président de la République. Ces points sont contenus dans le rapport que présentera, mardi prochain, le Premier ministre devant les députés de l'Assemblée populaire nationale. Sauf que sur le point le plus important, à savoir «la poursuite de la réconciliation nationale», le document distribué aux députés ne précise pas le prolongement à donner à cette entreprise. «Le gouvernement veillera à mettre en œuvre les orientations et les décisions qui seront arrêtées par Monsieur le président de la République en ce qui concerne l'approfondissement de la réconciliation nationale», est-il mentionné dans le document, qui précise, dans son troisième point consacré à ce sujet, que le gouvernement «veillera […] à poursuivre la politique nationale de prise en charge des victimes du terrorisme». En plus des victimes du terrorisme, le gouvernement a inséré, pour la première fois depuis 10 ans, la prise en charge et l'encouragement des Patriotes. Le gouvernement «finalisera […] dans de brefs délais, les mesures d'amélioration de la condition sociale présente ainsi que la réinsertion future des citoyens volontaires qui concourent à la lutte contre le terrorisme».A contrario, le Premier ministre dit que son équipe s'engage à réunir «les moyens et mettra en œuvre les mesures requises pour le parachèvement de la lutte contre les criminels qui persisteront à refuser la main tendue de la nation».Dans le même chapitre de la Réconciliation nationale, le document que présente le gouvernement devant la représentation nationale parle de la promotion des trois composantes de l'identité (islam-arabité-amazighité) ainsi que la protection des valeurs historiques et de l'enseignement de l'Histoire aux «nouvelles générations».Par ailleurs, le texte mentionne dans son chapitre premier la lutte contre la corruption qui sera «renforcée par toutes les dispositions qui seront mises en œuvre…». Contrairement à cela, l'exécutif a inscrit dans ses priorités, toujours selon le document que présentera Ouyahia, le respect «des droits de l'homme» et du «pluralisme politique». «Le gouvernement veillera à promouvoir le respect des droits de l'Homme […] et œuvrera […] au respect et à l'épanouissement de la démocratie pluraliste conformément à la Constitution», indique le document.Le gouvernement annonce, dans ce cadre, la révision des lois organiques relatives aux partis politiques et au régime électoral en vue «de promouvoir un pluralisme politique assaini de toute dérive et de consolider les procédures électorales à la lumières des expériences vécues». S'agit-il d'établir de nouvelles règles du jeu ? Attendons pour voir.Toujours dans le chapitre lié aux libertés, le texte élaboré par les services du Premier ministre annonce que «les pouvoirs publics œuvreront […] à garantir et à promouvoir la liberté de la presse et le développement des médias» qui constituent, selon la même source «un apport à une gestion transparente des affaires publiques…». Le document s'engage également au respect des droits de femmes, en conformité des nouvelles dispositions de la Constitution amendée le 12 novembre dernier. A. B.