Le mouvement de dissidence au sein du MSP qui couvait depuis des mois a pris une autre tournure ces dernières semaines. Ses promoteurs, à leur tête Abdelmadjid Menasra et bien des députés du mouvement ont finalement décidé de couper le cordon ombilical qui les liait jusque-là au MSP en donnant une forme organique à leur dissidence. Un mouvement totalement indépendant qui vient d'être mis sur pied. Et il ne se passe pratiquement pas un jour sans qu'il soit rejoint par des militants, des cadres et des élus de la formation du défunt cheikh Nahnah. On estime ces derniers à une quinzaine de milliers que la direction du nouveau-né s'attelle ces jours-ci à structurer au niveau local, au moment où le leader du MSP, Abouguerra Soltani, qui a quitté le gouvernement pour s'occuper du parti, ne cesse de nier l'ampleur de cette saignée, affirmant que seule une infime proportion de la base militante qu'il estime lui-même à 3% a rejoint le navire Menasra. Des déclarations qui sont loin de refléter la réalité, la triste réalité, faite de défections quasi quotidiennes. On annonce même la finalisation de l'opération de structuration pour bientôt avec la tenue d'un conseil consultatif du nouveau mouvement pour le mois de juin prochain. Une réunion qui décidera de la suite à donner au MPC, notamment en ce qui concerne son statut, puisqu'on avance plusieurs options : soit une organisation sociale, soit une formation politique, ou les deux jumelées.