La facture d'importation des céréales serait considérablement amoindrie cette année, c'est ce qu'a déclaré avant-hier le ministre de l'Agriculture et du Développement rural.Invité du forum hebdomadaire de la télévision nationale, Rachid Benaïssa a appuyé cette heureuse perspective par l'augmentation prévue de la production locale en la matière, par rapport aux précédentes années. Une prévision basée sur un ensemble «d'indices positifs» ayant caractérisé la campagne agricole en cours, comme la bonne pluviométrie enregistrée cette année et la mise en exécution des mécanismes et garanties annoncés par le gouvernement au cours des derniers mois. Entre autres mesures incitatives, le ministre citera la baisse de 20% du prix des engrais, outre l'engagement de l'Etat à en assurer la livraison dans les délais, à acheter les récoltes des agriculteurs à des prix avantageux avec paiement immédiat de la valeur des céréales et à fournir aux agriculteurs le matériel agricole nécessaire aux opérations de labours semailles, ainsi que l'aménagement de 600 sites au niveau national pour le stockage des céréales. Concrètement, le premier agriculteur du pays, sans avancer un quelconque pronostic, estime néanmoins la production de cette année à une moyenne de 30 millions de quintaux à l'hectare dans plusieurs wilayas, annonçant au passage la revue à la hausse des capacités de stockage. Autant de facteurs qui influeront positivement sur le volume des importations en la matière, ce qui permettra au pays l'épargne d'importantes sommes en devises. La même cadence à la hausse caractérisera la filière du lait, puisque, selon M. Benaïssa, la production nationale connaîtrait également une nette augmentation en 2009, ce qui influera, a-t-il dit, positivement sur la valeur des importations du pays de cette matière. Cette baisse des importations est attribuée notamment à l'amélioration des opérations de collecte de lait cru auprès des éleveurs bovins et à une meilleure gestion des opérations d'importation tenant compte de la chute de la demande nationale en poudre de lait, en raison de l'intégration de lait cru dans le processus de transformation au niveau des laiteries. Ce processus a en effet permis à l'Algérie d'économiser environ 40 000 t de poudre de lait cette année. La subvention annuelle accordée par l'Etat pour améliorer le secteur du lait est de près de 16 milliards de dinars. Faisant un premier bilan de la politique de renouveau agricole et rural au cours des dix premiers mois de sa mise en œuvre, M. Benaïssa a précisé qu'elle a «permis une prise de conscience de tous les professionnels et acteurs du secteur de la nécessité d'assurer la sécurité alimentaire considérée comme l'un des fondements de la souveraineté nationale». Et d'énumérer certains des premiers fruits de cette politique, a-t-il ajouté, comme l'augmentation de la production de plusieurs récoltes agricoles, telle l'huile d'olive qui a réalisé une hausse de production de 87% durant le premier trimestre 2009 par rapport à la même période de l'année 2008, permettant ainsi de dépasser les objectifs tracés pour cette filière dans le cadre des contrats de performance.