La session criminelle de la cour d'Alger s'est penchée hier sur une affaire pas comme les autres. C'est la seule affaire, selon nos sources, où des jeunes de moins de 20 ans sont coupables. Tarik N., Lyès S. et Farid M. sont accusés de création de groupe de malfaiteurs, falsification et utilisation de documents administratifs et vol et port d'arme de type 7. Sur la base de renseignements, le procureur de la République du tribunal de Hussein Dey avait, en date du 12 juin 2007, chargé le juge d'instruction du même tribunal de poursuivre ces trois accusés pour trafic de billets de banque. Lors de la perquisition au domicile de l'accusé Tarik N., les éléments de la police judiciaire ont mis la main sur deux armes à feu, des armes blanches, des documents administratifs falsifiés et un sac bourré de billets de banque de 200 et 500 DA. Ajouté à cela, un matériel informatique avec lequel les trois accusés accomplissaient leur trafic, et qui consistait en un micro-ordinateur, un scanner, une imprimante couleur et un appareil de détection de métaux. Une vraie caverne d'Ali Baba. Durant l'interrogatoire, le principal accusé a avoué son forfait et reconnu les faits retenus contre lui, niant par la même occasion le délit de détention d'armes à feu qui, selon ses dires, appartiennent à son frère qui se trouve en prison pour une affaire de ce genre. Le second accusé, Lyès S. a déclaré devant la juge : «Je ne suis pour rien dans cette affaire, mais un ami à Tarik N. m'a demandé de transmettre une photo et un acte de naissance falsifié et une somme de 2000 DA pour l'établissement d'une carte nationale d'identité portant à la hausse l'âge de sa copine qui s'est trouvée par la suite être mineure, et ce, afin de pouvoir l'inviter dans des hôtels.» Quant au dernier accusé, il a reconnu aussi les faits retenus contre lui en avouant qu'il a bel et bien participé à la falsification et au trafic de documents et de billets de banque trouvés au domicile de Tarik N. Après les aveux de ces trois jeunes accusés, le parquet a requis 7 ans de prison pour chacun des accusés. Les avocats de la défense ont quant à eux mis en exergue la jeunesse de leurs clients et le fait qu'ils comparaissent pour la première fois. Après délibérations, la juge a condamné Tarik N. à 5 ans, Lyès S. à 3 ans et Farid M. à 1 an de prison ferme.