Distante du centre urbain de quelques centaines de mètres, sur les hauteurs du djebel de même nom, la localité d'El Alia, où vivent près de 1000 habitants, est un modèle du genre en matière de sous-développement. Le hic, c'est qu'elle héberge les autochtones, les anciens employés de la Sonarem (l'ex-Barem), originaires de Sétif. Les maisons illustrent cette vétusté jamais prise en charge. «Pour des raisons qui demeurent inconnues, les habitants n'ont jamais bénéficié des programmes d'aide à l'autoconstruction. Concernant la formule du logement rural, l'entrave liée au domaine forestier est toujours posé», explique le président de l'APC. Concernant l'eau, notre interlocuteur indique que «des démarches sont entreprises par nos soins pour établir un bon contact entre l'Algérienne des eaux et les habitants. L'APC supporte les charges de raccordement entre la station de distribution et le point d'eau implanté dans cette localité, mais c'est aux habitants de payer les branchements particuliers». Les habitants relèvent également le problème du transport, «je suis étudiante à l'université de Skikda, je dois me lever à 5h et attendre près de 2 heures pour pouvoir monter à bord du bus», nous dit une jeune habitante du village. Ce volet est d'ailleurs le souffre-douleur de toute la région. Selon les chiffres, 72 véhicules de transport en commun desservent la ligne Skikda - Filfila. Un nombre qui paraît largement suffisant. La réalité est tout autre. Le P/APC explique que «le principal facteur ayant aggravé la problématique du transport demeure la location des véhicules à des particuliers habitant loin de Filfila et de Skikda, ce qui a engendré un rétrécissement dans les horaires de couverture. Les nouveaux locataires arrivent tard le matin aux aires de stationnement et rentrent tôt du fait de l'éloignement, ils habitent le massif de Collo». Les propos illustrent aussi le déficit en matière de contrôle. L'autre tare est représentée par les gourbis. «Nous avons prôné une méthode préventive, dont le mot d'ordre est d'interdire la construction de nouveaux gourbis. Elle a abouti dans la mesure où depuis notre installation aucune baraque n'a été implantée. L'apport des citoyens pour dénoncer toute tentative nous a été utile», avoue le maire. On en recense 472 répartis entre trois grands sites, Tahar Khazzouz, El Fetwi et Salah Chebel (Oued G'Sob). Le dernier cité a vu l'implantation de taudis en un temps record, près de 200 ont y été construits. L'Enip, propriétaire du terrain, a saisi la justice.