Après trois reports, le tribunal d'Arzew avait condamné en novembre dernier à un mois de prison ferme 19 travailleurs, accusés par lasociété algéro-turque Tosyali Iron & Steel Industry Algeria de sabotage lors de la dernière grève observée durant le mois d'août passé. La direction de cette entité industrielle située à Chéhairia, dans la commune d'Ain El Bia, spécialisée dans la fabrication de produits sidérurgiques, avait accusé ces travailleurs d'interdire à leurs collègues d'accéder à l'usine. Les mis en cause avaient fait appel contre cette sentence du fait que le compact disc (CD) par lequel la société turque avait appuyé sa plainte n'avait pas été présenté au tribunal. Les avocats de la défense avaient alors motivé leurs plaidoiries en s'appuyant sur les procès-verbaux consignés au niveau de la police judiciaire et qui ne font mention d'aucun acte de violence, de sabotage ou d'opposition à toute activité au sein de l'usine durant le débrayage qui a duré plus d'une semaine. Durant l'audience de l'appel, le président de la chambre correctionnelle de la cour d'Oran avait demandé à la société turque plaignante de présenter ce support qui servait, selon elle, de preuve irréfutable motivant sa plainte. Pour rappel, le secrétairegénéral de la wilaya d'Oran, lors du sit-in pacifique de protestation des travailleurs, avait instruit la Gendarmerie nationale d'évacuer tous les environs de cette société située dans la daïra de Béthioua. Il y a lieu de noter que les travailleurs continuent de crier leur innocence. «La vérité sera établie lorsque la direction de l'usine présentera le CD sur lequel les caméras de surveillance ont enregistré toutes les étapes de l'action de protestation que nous avions menée pacifiquement pour dénoncer la hogra, le racisme et la confiscation de nos droits légitimes», ont-ils indiqué.