Réclamant un débat national sur «les décisions qui engagent l'avenir de la nation», comme l'exploitation du gaz de schiste, le président du parti AHD 54, Ali Fawzi Rebaïne, estime qu'il faut plutôt des alternatives aux gaz et pétrole non conventionnels. L'agriculture et les énergies renouvelables sont pour lui seules à même d'assurer le développement des régions du Sud. S'exprimant hier lors d'une conférence de presse animée au siège de son parti à Alger, pour Ali Fawzi Rebaine, l'exploitation du gaz de schiste «ne devrait pas avoir lieu», car à ses yeux, elle causerait des dégâts écologiques qui peuvent se répercuter «négativement» sur les populations du Sud. «Toute question et décision engageant l'avenir et le devenir de notre pays doivent impérativement passer par un débat national», a plaidé Rebaine qui regrette au passage que «les représentants du peuple», c'est-à-dire les élus, ne font pas leur travail. «Il ne représentent qu'eux-mêmes», a-t-il accusé non sans s'interroger sur le «laxisme» des autorités centrales lesquelles selon lui n'ont pas pris au sérieux tout ce qui se passe actuellement dans le Sud dont les populations manifestent depuis le début de l'année contre l'exploitation du gaz de schiste, bien que les ministres de l'Energie, de l'Environnement et le Premier ministre Abdelmalek Sellal lui-même se sont exprimés sur le dossier. En réponse à une question sur les solutions alternatives que propose son parti, l'ex-candidat à l'élection présidentielle a soutenu qu'il est impératif de «développer l'agriculture avec l'octroi d'aides de l'Etat ou des banques aux agriculteurs dans le Sud», mais aussi «d'encourager le développement des énergies renouvelables, à l'instar du solaire et de l'éolienne», lesquelles selon lui «contribueront à l'épanouissement économique et social de la région». S'exprimant par ailleurs sur la «marche républicaine» tenue à Paris au lendemain de l'attentat qui a ciblé le journal satyrique français «Charlie Hebdo», Rebaïne estime que la participation du ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra était somme toute logique : «C'est obligatoire», a-t-il répondu. Sur ce même attentat et tout en condamnant «l'acte terroriste», il regrette que la liberté d'expression soit réduite «à la caricature», faisant remarquer que «la France ne détient pas le monopole des droits de l'homme». Enfin à propos de la marche d'Alger «pour le prophète», le premier responsable de AHD54 souligne que «l'initiative est louable», mais qu'il aurait fallu, soutient-il encore, que ce soient les autorités algériennes qui prennent l'initiative en l'organisant et en l'encadrant pour «éviter les dérapages». «En France, c'est François Hollande qui a appelé à la marche contre le terrorisme», a-t-il fait remarquer.