Quelque 280 000 nouveaux stagiaires sont attendus pour la prochaine rentrée de la formation professionnelle, le 1er mars 2015, à l'échelle nationale, a annoncé hier le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, Noureddine Bedoui. «L'effectif prévisionnel attendu pour la prochaine rentrée prévue le 1er mars 2015 est de l'ordre de 280 000 stagiaires et apprentis nouveaux tous modes et types de formation confondus», a précisé le ministre au Forum d'El Moudjahid. Il a ajouté que la rentrée de mars représente «une rentrée complémentaire» à celle de septembre et vise à renouveler les sections ayant achevé leur cycle de formation et à «offrir une opportunité pour les jeunes» qui n'ont pas eu la chance de s'inscrire en septembre afin de suivre une formation. Sur le plan de l'organisation et de la diversification des formations, outre la poursuite des objectifs que s'est assignés le secteur dans son plan d'action 2015-2019, cette rentrée, a souligné M. Bedoui, se caractérise, notamment, par la réhabilitation des métiers du textile dans les wilayas où sont implantés les complexes de l'industrie du textile. «Le renforcement des sections touchera les spécialités à forte demande, tels que les métiers de l'audiovisuel, de l'automatisme et de l'automobile et l'ouverture de formations liées au domaine de la vente», a-t-il précisé. 240 spécialités sont programmées pour cette rentrée, couvrant 22 branches professionnelles et 5 spécialités nouvelles : conseiller de vente, transformation plastique, production textile, mécanique et réglage tissage. Le secteur offre pour cette rentrée 70 spécialités au profit de jeunes ayant quitté prématurément l'école avant d'atteindre le niveau scolaire de 4e année moyenne et 74 spécialités qualifiantes initiales de courte durée (3 à 6 mois) au profit des jeunes ayant un projet professionnel. Par ailleurs, pour parer à la forte demande de formation dans le domaine de l'audiovisuel, de l'automatisme et des métiers de l'automobile, les wilayas autres qu'Alger ont procédé à la programmation de spécialités relatives aux techniques audiovisuelles, conducteurs d'engins agricoles et maintenance automobile, selon M. Bedoui. Pour assurer ces formations, le secteur dispose de 1200 structures sur le territoire national (centres et instituts), d'un encadrement pédagogique de près de 20 000 formateurs et cadres accueillant annuellement «un flux» de plus de 600 000 stagiaires et apprentis et un programme diversifié offrant des dispositifs adaptés à chaque catégorie de jeunes. Le véritable défi, selon lui, est d'attirer le maximum de jeunes pour suivre une formation professionnelle. «Il y a une grande catégorie de jeunes qui ont abandonné les bancs des classes pour investir les rues et s'adonner à des activités informelles», a-t-il dit, ajoutant : «Notre premier objectif est de les sensibiliser et de les convaincre de l'importance d'avoir un diplôme pour s'insérer dans le monde professionnel.» «Accorder l'importance à l'apprentissage» Le ministre a mis l'accent en outre sur l'importance qui doit être accordée à l'apprentissage. «La responsabilité de donner une qualification solide aux jeunes Algériens incombe à chacun, afin d'atteindre les objectifs tracés par les prochains plans de développement», a-t-il indiqué. Le gouvernement, a ajouté M. Bedoui, est déterminé à «faire exécuter les programmes futurs par des mains algériennes en accordant la priorité aux entreprises locales et nationales». Il a rappelé que les instructions du gouvernement font obligation à toutes les entreprises publiques, privées ou étrangères, d'ouvrir leurs portes aux jeunes pour des stages d'apprentissage. «Nous avons les moyens de relever le défi de qualifier nos ressources humaines et développer les métiers à travers la dynamique insufflée par les programmes de développement», a affirmé M. Bedoui, qui a également annoncé qu'il sera proposé, lors des assises de la formation professionnelle prévues le 1er trimestre de l'année en cours, des «aides du Fonds national de développement de l'apprentissage et de la formation continue (Fnac) aux PME créées dans le cadre des dispositifs de soutien à l'emploi qui prendraient en charge de jeunes apprentis». A une question relative au centre d'excellence algéro-français de formation, prévu au titre d'une convention de partenariat tripartite entre le ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels, le ministère français de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche et l'entreprise Schneider Electric, M. Bedoui a annoncé l'ouverture de cet établissement pour le 1er trimestre 2015. «Ce centre est très important pour la formation continue et la mise à niveau des jeunes formateurs aux métiers de l'énergie et de l'électricité», a-t-il souligné, tout en poursuivant que «son département prévoit l'ouverture de centres similaires dans d'autres secteurs». Abordant le volet des écoles de formation professionnelle relevant du secteur privé, le ministre a mis en garde les responsables sur le respect des normes en vigueur. «Nous avons une commission d'inspecteurs qui se déplace régulièrement pour contrôler ces établissements», a-t-il fait savoir, avant de préciser, «gare à ceux qui seront en infraction, car nous serons intransigeants».